2084, de Boualem Sansal
Publié le 25 Novembre 2015
2084 : Le totalitarisme du futur
Boualem SANSAL est né le 15 octobre 1949 à Thienet El Had. C’est un écrivain algérien d’expression française qui habite toujours en Algérie. Il est très reconnu en France et en Allemagne, pays dans lesquels ses romans ont du succès et où il a reçu de nombreux prix. Très politiques, ils seraient censurés dans son pays natal. Pour ce livre, SANSAL s’inspire de 1984 de Georges ORWELL et de Fahreinheit 451 qui racontent tous deux une contre-utopie.
L’Abistan est un empire immense dont les habitants ne connaissent pas les frontières. Leur vie est dirigée par une loi religieuse. Abi est le délégué de Yojla sur terre et son portrait s’étale sur tous les murs des villes. L’Abistan est un monde né après la Grande Guerre Sainte. Rien d’autre n’existe, il n’y a pas de passé, ni d’avenir. Le peuple parle une langue pauvre, l’abilang, inventée pour seule fin d’empêcher les hommes de penser par eux-mêmes. Dans ce livre, nous suivons Ati, un fonctionnaire qui vit dans la capitale Qodsabad. Il ne s’est jamais posé de question sur la vie qu’il menait jusqu’à ce qu’il tombe malade et soit envoyé en sanatorium. Il s’agit d’une montagne magique d’où l’on sort non pas guéri, mais en voie de guérison si bien qu'il se pose encore plus de questions. Ati met alors en doute les certitudes imposées, car il voit des visages différents alors qu’il pensait que tous les Abistanais se ressemblaient. Il se lance alors dans une enquête sur l’existence d’un peuple de renégats qui vit dans des ghettos, sans le recours de la religion.
Dans 1984 sorti en 1941, Georges ORWELL dénonçait les régimes totalitaires. Et dans 2084, Boualem SANSAL dénonce aussi le totalitarisme, en suivant le même déroulé que le roman d’ORWELL. En effet, c’est un principe totalitaire parfait, basé sur la même logique que le principe soviétique : on dit au peuple qu’il est heureux et celui qui ne le croit pas est fou.
L’auteur dénonce ainsi le monde actuel : avec la montée du radicalisme dans le monde, il imagine en 2084 un monde similaire à celui qu’il a représenté dans son roman. C’est pour cela que j’ai apprécié ce roman : on s’attache au personnage perdu dans un monde qui semble parfait, mais qui, en réalité, cache beaucoup de secrets. Il parle aussi d’un régime totalitaire et cela fascine toujours autant ; c’est pour cela que 1984 a eu un si grand succès. Par contre, je n'ai pas aimé certains points du livre comme les descriptions un peu longues, même si cela permet de donner une image précise de ce que l’auteur veut montrer.
Tanguy 1S2