Il était une ville, de Thomas B. Reverdy
Publié le 25 Novembre 2015
Détroit, une ville qui vaut le détour
Thomas B. Reverdy est un romancier français né en 1974. Au cours de ses études de lettres à l'université, il participe à la revue La femelle du requin, dont il dirige la publication du numéro 4 au numéro 12. Il obtient l'agrégation de lettres modernes en 2000. Ses trois premiers romans, La Montée des eaux, Le Ciel pour mémoire et Les Derniers Feux, constituent une sorte de cycle poétique. Ils abordent les thèmes du deuil, de l'amitié et de l'écriture. Dans il était une ville, il aborde le sujet de la crise et du désastre.
Eugène est un ingénieur français embauché pour diriger une équipe chargée de révolutionner l'industrie automobile, alors que Détroit, capitale de cette industrie, est en train de subir la crise des années 2008. Il découvre l'envers du rêve américain à travers cette ville ruinée par la crise financière. Des quartiers entiers sont abandonnés, vidés de leurs habitants qui ont fui vers des endroits meilleurs pour vivre. Il tente, en vain, de faire correctement son travail, car son chef ne lui répond plus depuis longtemps. Il perd peu peu ses derniers espoirs d'une vie meilleure, mais il fait
la connaissance de Candice, la serveuse du bar où il a pour habitude de boire des verres, pour rompre sa solitude.Certains tentent de résister et de survivre dans ce milieu hostile comme Charlie, un enfant élevé par sa grand-mère et ses amis. Mais lui aussi, comme beaucoup d'autres adolescents, choisit de fuir, un matin. Il laisse derrière lui sa maison et sa grand-mère pour soutenir son meilleur ami, Bill, battu par sa mère. Charlie et son copain Bill errent dans la ville pour tromper l'ennui. Ils sont livrés à eux-mêmes car ils n'ont plus de parents et ne croient plus en un avenir meilleur. Il ne reste plus que quelques policiers, dont l'inspecteur Brown, qui essayent de garder un semblant d'« ordre » dans ce chaos qui n'en vaut plus la peine !
Les péripéties évoquent surtout la fuite de Charlie, mais le personnage principal du roman est la ville, comme nous l’annonce le titre. « Ici, les maisons ne valent plus rien et les gens s’en vont, en les abandonnant purement et simplement ; la ville est en lambeaux. Nous sommes à Detroit en 2008 et une blague circule : que le dernier qui parte éteigne la lumière. On dirait que c’est arrivé. »
Dans ce livre, j'ai beaucoup aimé l'ambiance de fin du monde qui règne sur Détroit. A la fin, on est presque soulagé de quitter cette ambiance pesante et glauque, à laquelle on avait fini par s'habituer !
Maxime, 1S2