Un poète tombé du ciel
Publié le 24 Mars 2016
Le jeudi 24 mars, notre classe de 1ère S2 et la classe de 1ère L ont eu l’honneur de rencontrer le poète Rémi Checchetto.
Ses débuts :
Cet auteur briotin écrit depuis trente ans. Cette passion pour l’écriture vient d’abord de la lecture. En effet, lorsqu’il était jeune, les livres étaient rares et précieux pour lui. Issu d’une famille ouvrière,
Marcel Pagnol et il a découvert l’écriture grâce à sa sœur qui possédait une machine à écrire. Sa passion lui vient aussi d’une ancienne professeur de français, une agrégée de lettres du nom de Martine Schwarz qui lui a donné goût à la littérature ainsi qu’à l’écriture. Il a retenu d’elle qu’il fallait “parler de là où vous êtes”. Il a appliqué ce précieux conseil en écrivant ses textes. Il dit d’ailleurs, non sans humour, des professeurs comme elle qu’ils sont des “tire-fesses”. Après avoir obtenu un baccalauréat scientifique, il a fait plusieurs travaux comme photographe reporter ou vendeur d’encyclopédies, mais il a toujours su qu’il deviendrait écrivain. Il a d’ailleurs trouvé immédiatement des éditeurs, en regardant où étaient édités les écrivains du même style que lui.Son métier et ses inspirations :
Rémi Checchetto n’est pas seulement un poète, c’est aussi un auteur de théâtre et de roman. Il peut même écrire une partie de son roman et de la poésie dans la même journée. Son quotidien, très animé, est rythmé par l’écriture et diverses activités : il réalise des lectures de ses œuvres, souvent accompagnées de musique et anime également des ateliers d’écriture. En effet, cet auteur aime partager son travail avec d’autres personnes, sinon il se sent seul. De plus, il a l’occasion de se déplacer dans toute la France et même parfois à l’étranger pour ses ateliers, ses lectures ou simplement pour rencontrer ses lecteurs. Mais, même lorsqu’il ne les rencontre pas, il peut arriver qu’ils lui écrivent. Une femme de 26 ans lui a écrit, par exemple, que Nous, le ciel l’avait aidée dans sa vie.
Chacun de ses livres a une histoire : il se déplace souvent et en profite pour trouver l’inspiration et prendre des photos, du ciel par exemple. Il prend des milliers de photos lors de ses voyages. De plus, il nous a confié qu’il tenait un “carnet de route” dans lequel il essayait d’écrire quelque chose à chaque déplacement. Rémi Checchetto est très sensible au mots, c’est “sa matière première” : il les écoute, les observe et joue avec eux pour écrire. Certains poètes qu’il admire, comme Jean Cagnard ou Philippe Jaccottet, lui donnent également de l’inspiration. Lorsque vient la “page blanche”, il relit des œuvres, des phrases, des mots de ces poètes et cela le stimule : il retrouve l’inspiration. La musique a aussi une grande importance pour lui, en particulier le jazz. C’est sans doute pour cela qu’il est devenu un poète qui écrit “à haute voix” : son écriture a un rythme particulier et il joue toujours avec les sonorités.
Que pense-t-il de la poésie ?
Rémi Checchetto ne se considère pas encore comme un bon poète. Il définit un bon poète comme quelqu’un qui est à l’aise avec les mots, comme une personne têtue et obstinée qui n’est jamais satisfaite de son travail. Lorsqu’il souhaite exprimer quelque chose, il arrive rarement à le simplifier, c’est pourquoi il pense que ce qu’il écrit est assez complexe. Quand il écrit, il fonctionne toujours de la manière suivante: il choisit un thème, le travaille, garde le plus intéressant et jette l’inutile. Il nous a par la suite expliqué que le plus difficile était d’organiser les poèmes dans son “livre de poésie”.
Lorsqu'est venue la question de ce qu’il pensait de la poésie, moderne notamment, il nous a expliqué que par rapport au théâtre ou au roman, la poésie est plus “intime”. Elle traite de thèmes assez vastes et les registres qui la composent sont des “moyens de transports” qui permettent d’exprimer cette chose intime. De plus, il préfère sa poésie, qui est une poésie moderne, à la poésie classique. Il affirme que la poésie classique “est belle” mais qu’elle a beaucoup de contraintes.
Si on devait le définir, on dirait de lui qu’il est un écrivain du quotidien. En effet, il serait capable d’écrire un poème sur une cocotte minute nous a-t-il dit en plaisantant. Par exemple, il a composé un livre nommé Confiotes ou un autre : Apéro, il nous a lu un extrait de ce dernier pendant la rencontre. Cependant, même s’il écrit sur tout, il s’interdit de parler de certains sujets, et son écriture contient une part d'autocensure.
Nous, le ciel :
En classe, nous avons lu et analysé son ‘’livre de poésie’’ Nous, le ciel. “Ce livre est un petit con” nous a-t-il déclaré avant de nous demander de le noter avec humour. En effet, il lui a fallu trois ans pour l’écrire et le mettre en forme. C’est à Périgueux, dans un hôtel F1, qu’il a trouvé la solution: “C’est là que j’ai compris que mon livre ne s'appellerait pas « Le ciel », mais Nous, le ciel à cause de la ressemblance entre nous et le ciel”. C’est aussi à cet endroit qu’il a réussi à mettre en ordre son livre et à le résoudre “comme une équation en maths”. Lorsque nous lui avons demandé s'il pensait qu'
ses poèmes seraient étudiés en classe, ils nous a répondu qu’il ne s’y attendait pas et qu’il était touché. Une des particularités de ce livre est qu’il n’y a jamais de ponctuation à part les virgules, ce qui nous a intrigués. Il nous a expliqué que la ponctuation définissait un rythme, alors que sans, c’était à nous de le choisir. Ainsi le lecteur peut être en partie auteur. Enfin, il nous a dit qu’il n’avait pas de poème préféré dans Nous, le ciel. Il a, cependant, ajouté que ce qu’il préfère, c’est son étonnement lorsqu’il relit ses poèmes...Notre impression sur la rencontre :
Rémi Checchetto a su nous parler, à nous, de simples élèves, et toujours avec humour. Il cherche à nous transmettre un message : « On est les artisans de nos vies. ». D'après lui, personne ne peut nous poser des frontières et nous empêcher de réaliser nos rêves.
Amélie, Corinne, Marie & Mathilde 1S2