Lycée de l'Élorn. Littérature, matière vivante

Au risque de passer, selon certains, pour des iconoclastes, les élèves de trois classes de seconde et d'une classe de première S du lycée de l'Élorn ont décidé de boycotter l'étude des auteurs classiques du XVIIe au XIXe inscrits dans leur programme hiératique. Foin des La Fontaine, Baudelaire ou Hugo, les jeunes leur ont préféré Gaël Faye, Pierre Lemaître et Olivier Bourdeaut.

Stimulation d'échanges

Avec la bénédiction de leurs enseignants en prime. « Cela change de travailler sur des auteurs vivants », apprécient Marine Le Friant et ses collègues Camille Debarre, Anne-Catherine Réguerre et Christèle Pasco. Un écrivain contemporain, partageant de près ou de loin les intérêts de chacun, ça cause davantage aux jeunes. « Cela permet aussi d'engager des conversations, des impressions de lecture avec leurs parents puisqu'ils lisent ces mêmes livres ». L'argumentation tenait du reste sa place dans le projet. Après rédaction de critiques à leurs endroits, «En attendant Bojangles » d'Olivier Bourdeaut, « Petit pays » de Gaël Faye et « Trois jours et une vie » de Pierre Lemaître ont été les supports de débats, lundi après-midi, au lycée. Des représentants de chacune des quatre classes devaient convaincre les autres de la qualité surclassante de leur livre préféré.

Pierre Lemaître : la meilleure note des élèves

Gaëlle Violo, professeur documentaliste et Adeline Joly, libraire aux Passagers du Livre ont encadré et stimulé ces échanges entrant en ligne dans le décompte d'un concours littéraire interclasses, repris pour la seconde fois dans l'établissement public, après la première encourageante de l'an passé. Là encore, chaque classe devait voter pour son roman favori. À ce petit jeu (vote et débat), le grand gagnant est Pierre Lemaître. À l'unanimité. Les trois auteurs ont cependant inspiré à part équitable les lycéens dans leurs créations de textes et de petites oeuvres de papiers. Ces travaux seront exposés aux Passagers du Livre.