Elisa et Flavie, 1ES1

Publié le 28 Mars 2019

 Hier, les élèves de 1ES du lycée de l’Elorn, à Landerneau, ont eu  le plaisir de rencontrer Lancelot Roumier, auteur du recueil Les Paroles Communes.

Hier, les élèves de 1ES du lycée de l’Elorn, à Landerneau, ont eu le plaisir de rencontrer Lancelot Roumier, auteur du recueil Les Paroles Communes.

Landerneau : Rencontre avec un poète vivant

Dans le cadre du projet « le printemps des poètes 2019 ». Lancelot Roumier un jeune poète de trente ans est venu partager son expérience poétique avec les lycéens. Ces derniers ont eu l'occasion de lui poser de nombreuses questions et de satisfaire leur curiosité poétique.

 Sa vie en tant que poète :

Le poète a grandi dans une famille aisée dans laquelle la culture était très présente, mais il n’avait pas de lien direct avec la poésie. Il a commencé à écrire ses premiers poèmes dans ses années lycée. Il fait ses débuts grâce à la publication de quelques-uns de ses extraits dans la revue Décharge. Ces publications l’ont fortement encouragé dans la poursuite de son écriture. Cependant, il ne peut pas vivre de sa poésie. Ses études, ainsi que son envie de lire et de partager ses connaissances, l’ont emmené vers le métier de libraire. Roumier assure qu’ « il n’y a pas de liens entre son métier et la poésie. Je connais d’ailleurs un paysan qui parallèlement est poète, il n’y a pas forcément de lien entre les deux. »

Pour lui, il faut lire avant d ‘écrire. Les poètes qu’il a le plus appréciés sont Yves Bonnefoy, auteur du recueil Les planches courbes, Jean Périer et Eugène Guillevic qui l’a marqué à rebours. « Un jour, une dame m’a dit que j’avais dû beaucoup m’inspirer de Guillevic car nos poèmes avaient beaucoup de points communs, ce que j'ai pu constater ».  S'il pouvait rencontrer un poète, ça serait Baudelaire car il pense que ça serait « amusant ».

 

La place de la poésie dans sa vie :

« Tout d’abord, pour moi la poésie ne sert à rien et c’est justement pour cela que j’en fais » répond-t-il quand les élèves lui demandent dans quel but il fait de la poésie. Lancelot Roumier consacre vingt heures, par semaine à l'écriture, ce qui ne l’empêche pas d’y penser à longueur de temps. Il est resté très humble lorsque lui a été demandé : « Pensez-vous devenir célèbre ? » Ou encore « Que pensez-vous apporter à la poésie ? » A cela, il a répondu qu’il n’apporte qu’un « petit cailloux » à la poésie, mais il espère pour autant que ces poèmes puissent parler à quelqu’un.

 

Son recueil Les paroles Communes :

Les Paroles Communes est son premier recueil paru en 2017. Il est composé de trois grandes parties : « Les paroles communes », « La carte des eaux » et « Album photo ».
Les élèves s’interrogeaient beaucoup sur le choix de son titre, c’était d’ailleurs une des premières questions, auxquelles il a répondu : «Mon éditeur voulait un titre plus poétique, mais je voulais absolument celui-ci  avec le mot « parole » qui est un thème central du recueil. Le mot « communes » représente les rencontres avec un lectorat à qui mon recueil allait parler et bien sûr la communauté est mon point de départ, du fait de mon séjour en Ardèche, avec mes amis ».

Par la suite, il a expliqué son choix de l’organiser en trois parties : « Les deux premières parties se sont suivies naturellement, j’y voyais une évolution logique entre les deux. Cependant je trouvais que la partie « Album photo » n’y avait pas sa place, car ce n’est pas le même projet mais mon éditeur trouvait que ça apportait quelque chose en plus, c’est donc par hasard qu’elle se retrouve ici. », dit-il en souriant.

Les élèves ont pu remarquer que le « on » était omniprésent dans le recueil et se demandaient dans quel but il était utilisé. Lancelot Roumier a répondu « pour moi, ça rejoint le titre. De plus, visuellement je trouvais que ça rendait bien et en l’utilisant je voulais parler du groupe auquel j’ai appartenu en Ardèche, je voulais m’inclure dedans ».

Dans ce recueil on peut aussi remarquer que le silence a une grande place, c’est par ailleurs le thème le plus abordé. D'après Lancelot Roumier «  Le silence n'est pas si silencieux, il exprime parfois plus de choses que la parole et est aussi très naturel. »  Ainsi, pour l’écriture de son recueil il s’est inspiré de son quotidien, ne voulant pas parler de sujets qui le dépassaient, il s’est basé sur son voyage en Ardèche qui l’a beaucoup inspiré. Au fil de la rencontre, il a partagé avec les élèves les difficultés qu’il a pu rencontrer, comme le fait d'être dans un doute permanent et de redouter la réaction de ses amis face à son recueil. Quand les élèves lui ont demandé s'il avait peur de la « page blanche » il a répondu « non car pour moi c’est quelque chose d’inévitable, ça fait partie du jeu et ce n’est pas toujours négatif ».  

Ses projets futurs :

Pour  clore cette rencontre, les élèves lui ont demandé s’il avait un nouveau projet d’écriture en cours ou un autre thème qu’il  aimerait aborder.  A cela il a répondu qu’il voudrait évoquer la fiction et en particulier son pouvoir et faire prendre conscience à ses lecteurs de l’énorme place que la fiction prend dans leur vie pour qu’ils puissent s’en méfier, quitte à en avoir peur. 

C’est donc par ces mots que s’est terminée cette belle rencontre poétique.

 

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