"Les Choses Humaines" de Karine Tuil, lu par Manon, 1G2
Publié le 21 Novembre 2019
Un choc, plusieurs vérités, des vies brisées
Un grand livre se résume par une histoire et une morale réfléchie. C'est le cas des Choses humaines de Karine Tuil. Durant plus de trois-cent pages nous suivons le chamboulement de toute une vie. Nous vivons la déchirure de deux personnes, de leur famille. Karine Tuil nous questionne sur le viol et ses limites. Qu'est-ce que le consentement ? Tel est le fil rouge de l'histoire. Un acte, un procès, un jugement. Cause, effet, conséquences. C'est ce raisonnement que suit l'auteur dans un récit bien organisé et structuré. Fluide à la lecture grâce à un vocabulaire choisi, varié et parfois cru avec juste ce qu'il faut de polémique pour éveiller l'esprit, interpeller la raison. Tout est bien pesé pour faire de ce roman un chef d'œuvre socialo-psycho-philosophique qui nous apprend que " Non, un viol, ce n'est pas vingt minutes d'action [...]".
L'histoire est formée autour d'opinions divergentes amenant à plusieurs vérités, plusieurs histoires, le tout finement menées. Karine Tuil ne trahit jamais la version de l'agresseur, ni de l'agressée. Jamais elle n'émet un avis personnel. C'est ce que j'ai aimé. Elle laisse le lecteur vivre ce livre, tout en nous expliquant les choses avec une grande humanité dans un roman très bien construit.
Chaque mot, chaque phrase, chaque paragraphe est un engagement contre l'apologie du viol. Ce livre est actuel, le harcèlement sexuel l'est aussi : Les Choses Humaines est une arme dans un combat de tous les jours.