Lou, 1G2, a lu Tous les hommes n’habitent pas le monde de la même façon.

Publié le 10 Novembre 2019

Paul Hansen d’origine française et danoise est en prison à Montréal. Il partage sa cellule avec Horton, un membre du Hells Angels, violent, redouté de tous mais qui devient un ami et une sorte de garde du corps pour lui. Pour échapper à l’ennui de la prison, Paul se réfugie dans ses pensées où résident les souvenirs de son père, de sa femme et de son chien, tous disparus. Tout au long du roman, l’auteur nous promène entre le présent et le passé, la description réaliste de sa vie en prison et de sa vie d’avant. Ainsi nous passons de l’ambiance pesante, étouffante et ennuyante du pénitencier, au récit de la vie de ses parents, puis de la sienne, jusqu’à ce que tout bascule. Ce n’est qu’à la fin que nous connaîtrons la cause de sa condamnation.

 

Le roman manque cruellement d’action. Les chapitres sont très longs et truffés d’interminables descriptions, dont le style est travaillé, certes, mais les métaphores à répétition alourdissent des phrases qui n’en finissent pas, laissant le lecteur s’enliser dans des détails qui ne font pas avancer l’histoire. Le choix d’un vocabulaire alambiqué nuit à la compréhension de certains passages. Le récit de l’enfance chaotique de Paul, entre un père pasteur et une mère directrice de cinéma est tout à fait inintéressant. Il ne fait que ralentir l’intrigue. Bien que le récit soit raconté à la première personne, on a l’impression que Paul est spectateur de la vie de ses parents et qu’il n’est pas très impliqué émotionnellement.

 

Heureusement que le truculent personnage d’Horton donne un peu de vie au récit. Ce colosse tatoué qui veut couper en deux tout ce qui s’oppose à lui, mais qui a peur des souris et qu’on lui coupe les cheveux nous fait sourire ! Dans la promiscuité de la cellule, une amitié et une solidarité touchantes vont grandir entre deux hommes qui n’ont rien en commun. A travers leur dualité, nous découvrons les réalités de la vie en prison : le froid, la nourriture, le manque d’intimité...

 

L’auteur ne m’a tenue en haleine que parce que je voulais connaître l’origine de l’incarcération de Paul, sinon j’ai trouvé ce roman assommant.

 

Rédigé par Lettres

Publié dans #Critiques littéraires - Goncourt 2019

Repost0
Commenter cet article