L'effroyable Christ - Angéline

Publié le 10 Janvier 2020

Grünewald, VELICKOVIC, 2004, huile sur toile, 210 x 150cm

Grünewald, VELICKOVIC, 2004, huile sur toile, 210 x 150cm

        Toute l'attention est dirigée sur la main, ensanglantée, clouée à la poutre de bois, en pleine souffrance. Un Christ, dépourvu de tout élément divin, sans couronne d'épines ni cheveux. Velickovic a représenté un homme crucifié, dont le corps reflète toute la douleur qu'il peut ressentir. Sa tête repose sur un de ses bras attachés, comme résignée et son visage est fermé. On ne sait pas si ses yeux sont ouverts.

      La seule petite source de lumière, en arrière plan, fait ressortir une scène sombre, avec comme seule couleur le rouge du sang de cet homme et celui de la corde qui l'attache. La main ouverte, qui essaye de s'étirer vers la lumière, laisse penser qu'il y a encore de la vie.

    Ce tableau se nomme Grünewald en hommage au peintre allemand du XVème siècle, Matthias Grünewald, qui travaillait sur la douleur et la Passion dans ses peintures. Mais contrairement à ses œuvres, celles de Velickovic n'ont aucune dimension religieuse. Matthias Grünewald avait peint un tableau sur la crucifixion du Christ. Ici on sait, grâce à l’étiquette attachée sur la poutre, que c'est un homme, banal, sans identité. Cette œuvre est aussi bouleversante que poignante. Je vois ici la cruauté que les hommes peuvent avoir entre eux, les blessures qu'ils peuvent s'infliger.

   Dans ses peintures Velickovic s'inspire également des scènes de guerre qu'il a vécues, de toute sa connaissance de la barbarie et de la brutalité dont les hommes sont capables.

   L'artiste a réussi à faire passer un vrai message plein de sens dans cette œuvre : c'est son tableau le plus frappant et le plus troublant. Je suis touchée par le contraste entre la détresse représentée par le visage de l'homme, et l'espoir que la main ouverte vers la lumière veut saisir.

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