L'Enfant céleste de Maud Simonnot
Publié le 7 Décembre 2020
Invitation au voyage
Partons à la rencontre de deux personnages prisonniers de leurs blessures et accompagnons-les vers leur renaissance tout au long de leur cheminement libérateur.
Pour son deuxième roman, intitulé L’Enfant céleste, Maud Simonnot nous emmène à la découverte de l'île légendaire de Ven, en Suède. C'est une histoire à deux voix, celle de Mary, femme prise dans les tourments d'une rupture sentimentale, et de Célian, son fils, enfant surdoué et rêveur, que le système scolaire rejette. La mère et l'enfant entreprennent un voyage sur l'île de Ven, un écrin de nature et d'étoiles en Suède.
C’est une aventure pour cette mère qui décide de tout plaquer pour emmener son fils sur cet îlot de légende, un coin de paradis qui les fait rêver. Le choix est raisonné, car c'est une terre mythique qui a accueilli au XVIème siècle, Tycho Brahe, un illustre astronome danois de la Renaissance, fondateur du premier observatoire et surtout inspirateur d'Hamlet de Shakespeare. Un personnage qui éveille l'admiration de Mary et Célian.
Sur cette île, mère et fils se découvrent moins fusionnels, chacun va développer ses aspirations et vivre avec des personnes qui, par leur situation géographique, sont ancrées dans ce territoire. Il est fascinant de voir comment Mary et Célian se coulent avec aisance dans le monde de Solveig, leur logeuse sur l'île, dans celui d'un marin et d'un spécialiste de Shakespeare et de Brahe.
Dès le premier contact avec le livre, la couverture annonce la couleur : un bleu qui évoque le ciel, l’eau, la mer, l’espace, l’air et les voyages. Ses tons clairs nous font dériver vers des horizons de merveilleux, de liberté, de rêve et de jeunesse et nous incitent à nous laisser glisser dans cette ambiance. Le périple ressemble véritablement à une évasion : une écriture limpide, une nature généreuse qui invite à oublier ses blessures. Le voyage permet avant tout de renouer avec des plaisirs simples pour vivre des instants magiques. L’amour maternel que porte Mary à son fils et à sa fragilité sont touchants.
A travers ses 162 pages, l’auteure nous captive par son invitation à débrider notre sensibilité, à préserver la forêt imaginaire de notre enfance, à rêver d’une île... pour mieux s’ouvrir au monde, un monde où les problèmes s’envolent pour laisser place à un apaisement intérieur. Maud Simonnot fait de ce roman, aux courts chapitres, un magnifique récit d’exploration sur des terres inconnues. Un voyage tout en délicatesse, en observations et quête de connaissances. L’auteure intègre à son récit les controverses concernant Shakespeare avec cohérence et fluidité. Cette lecture nous encourage à découvrir le curieux Tycho Brahe à travers une constellation d’histoires, sur lequel Maud Simonot se repose pour évoquer la beauté de la nature. L’écriture est accessible et nous permet de comprendre facilement l’histoire, mais le style peut toutefois se révéler trop simpliste et décevoir l’attente littéraire du lecteur.
Portée par la poésie, cette lecture nous fait côtoyer les étoiles et dévoile la magie présente dans les moments les plus ordinaires de la vie.
Clara 1G2