Camille
Publié le 15 Mars 2021
Les poèmes de Florence Jou ressemblent à de l’art contemporain selon la définition qu'en donne Natalie Heinich. Elle semble vouloir faire réagir le public en cassant les codes traditionnels de la poésie.
On peut voir qu’elle utilise des mots et des thèmes qui sont d’actualité comme ”l'Airbus A350 XWB” ou encore ”des mini-gilets jaunes”. Elle ne parle pas à la première personne du singulier, mais utilise plutôt ”nous” car dans ce recueil elle représente tous les acteurs du secteur naval. Elle traite de sujets peu communs en poésie, comme l’industrialisation : par exemple, elle évoque dans plusieurs pages ”des plans pour la construction navale” (p. 13), la conception de bateaux. Cela offre une expérience nouvelle et étrange au lecteur.
Elle traite de plusieurs autres sujets comme la forte perte d’employés : ”Il y avait à peu près 10000 ouvriers sur les chantiers, et aujourd'hui peut-être seulement 2500 ouvriers” (p. 20). Ceux qui restent sont surmenés : ”Ça dure trois années, un rythme intense, 45 heures aux chantiers, 2h30 chaque soir à étudier. Et je travaille aussi le samedi.” (p. 13).
Il n’y a pas de rimes, ni beaucoup de procédés comme dans la poésie ”classique”, elle ”joue avec les différentes frontières de l’art, cherche à inventer des ”dispositifs”. Par exemple, elle met ses personnages en scène dans un dialogue théâtralisé pour en faire quelque chose de surprenant.
L’auteure parvient à mêler parfaitement plusieurs styles d’écriture, c’est ce qui fait de son œuvre un récit unique en son genre. Comme l'écrit Natalie Heinich, Florence Jou peut jouer avec les différentes frontières de l’art.