En quoi peut-on dire que Florence Jou renouvelle la manière de faire de la poésie ?
Publié le 15 Mars 2021
Florence Jou renouvelle la poésie pour plusieurs raisons.
D'emblée on remarque que son travail ne s’intègre pas dans les catégories d’art classique et d’art moderne. En effet, les règles de beauté et la tradition ne semblent pas respectées. De plus, le caractère universel propre au classicisme paraît moindre par rapport à d’autres textes.
Mais son œuvre ne s'inscrit pas nom plus dans l’art moderne puisqu’il ne s’agit pas de l’expression personnelle d’un sentiment comme dans le poème Sensation d’Arthur Rimbaud, comme on le voit lorsqu'elle évoque « des mini-gilets jaunes [qui] passent [et] des enfants qui balbutient » (page 12). On note aussi l’utilisation du pronom « nous » qui désigne l’ensemble des acteurs du secteur naval.
A travers l’art contemporain, Florence Jou souhaite faire réagir son public. Pour cela, elle tente de le sortir de sa zone de confort en lui proposant des expériences originales, ce qui passe par le choix des sujets abordés : ceux-ci sont peu communs (industrialisation, coulisses de la construction d’un paquebot…).
Puis, sa fiction problématise une situation en évoquant par exemple les conditions de travail des travailleurs et leurs conséquences. Ainsi, dans Alvéole 1, Jean-Paul évoque la disparition d’un grand nombre d’employés des chantiers navals : « Il y avait à peu près 10000 ouvriers sur les chantiers, et aujourd'hui peut-être seulement 2500 ouvriers, avec une sous-traitance incroyable. La plupart d'entre eux viennent des pays de l'Est. ». Nous pouvons donc nous demander ce qui a entraîné ce phénomène. Daniel poursuit avec ces mots : « Nous travaillions 45 heures par semaine, mais nous profitions vraiment de l'ascenseur social. Tu pouvais finir cadre ou assimilé cadre avec un bon salaire » (page 20).
Enfin, elle n’a plus besoin de posséder un talent particulier et de se contenter d'un seul corps de métier ; elle peut jouer avec les frontières artistiques et permet au public de comprendre l’œuvre avec différents outils qu’elle conçoit dans le but de lui apporter une sorte de mode d’emploi pour la création en question.
Anna, 1G2