La critique d'Ylia
Publié le 30 Mars 2022
Le 17 mars 2022, je suis allée visiter l’exposition "Françoise Pétrovitch" au Fonds Hélène et Edouard Leclerc avec ma classe. Cette artiste peint sur du papier réutilisé ou sur du papier canson avec la technique du lavis d’encre. Cela consiste à diluer de l’encre avec de l’eau dans un récipient ou directement sur la toile. Ce savoir-faire permet d’obtenir un camaïeu de couleurs. La série Poupées a été réalisée de 2005 à 2010. Il s'agit de de portraits. Françoise Pétrovitch ne donne pas souvent de noms à ses œuvres : celles-ci sont donc “Sans titres”.
Au premier regard, nous pouvons penser que Françoise Pétrovitch peint une œuvre enfantine. Cependant, elle s’avère rapidement surprenante, voire perturbante. En effet, au fil des panneaux, nous découvrons des couleurs sombres et des poupées détériorées à qui il manque des cheveux ou bien des membres ; elles sont accompagnées d’animaux. Ces poupées représentent les violences faites aux femmes, car elles sont incomplètes. Les couleurs que Françoise Pétrovitch a choisies ont une signification : elles expriment les différents stades d’hématomes comme le bleu, le vert, le rouge, le rose puis le noir grâce à la technique du lavis d’encre. Les animaux qui les accompagnent symbolisent un manque d’affection ou bien remplacent un membre fantôme. Mais ces femmes sont fortes car elles tiennent la tête haute, même quand il leur manque une jambe, symbole d’équilibre. Grâce à leurs fidèles animaux, elles gardent beaucoup de fierté en elles, malgré les malheurs qu’elles ont probablement vécus par le passé.
Je suis admirative de Françoise Pétrovitch : elle exprime un message de soutien envers les femmes battues qui, même si elles sont souvent très dévalorisées, ont le pouvoir de rester fortes malgré les événements qu’elles ont vécus. Cette œuvre est très émouvante et je vous conseille d’aller visiter cette exposition car Françoise Pétrovitch propose une large gamme de supports et de sujets très parlants (statues, vidéos, peintures, sonos).