La critique de Baptiste
Publié le 3 Avril 2022
Un jeune garçon, vêtu d’une panoplie de squelette, pose avec son masque. Assis sur une chaise rouge, il est seul, sans aucune émotion apparente. Voilà ce que Françoise Pétrovitch a choisi de représenter sur une huile sur toile datant de 2017. Le masque couvre le haut du visage de l’enfant et ne permet pas de voir ses yeux. On distingue seulement son nez et sa bouche. Comme plusieurs tableaux de la série « Nocturne », le rouge et le noir dominent. Ces couleurs se rapportent certainement à la nuit, à la peur, à la douleur, et nous offrent un mélange visuellement équilibré. Le fond est sombre, mais ne nous donne pas plus d’informations sur le lieu où se trouve l’enfant.
Les traits assurés et la forme réaliste du garçon nous laissent à penser qu’il est déguisé, mais son émotion imperceptible, ainsi que la disposition des éléments, pourraient mener à d’autres interprétations. Par exemple, ne pourrait-on pas penser que le « déguisement » est son véritable corps ? Le masque ne cacherait-il pas des yeux fermés par le sommeil ? En analysant le tableau, on peut avoir l’impression que le masque semble crier et montrer une émotion de peur, de découverte et de souffrance. Ne serait-ce pas une manière de suggérer l’émotion invisible du garçon ? Et son masque, représentant la mort, ne serait-il pas une allusion au suicide ?
Ce tableau non titré offre une grande quantité d’interprétations possibles. Il pousse l’observateur à se questionner, contrairement à d’autres œuvres plus simples d’abord. C’est ce qui le rend unique. Cette huile ressemble beaucoup au Garçon au squelette, tableau datant de 2016, qui pose également une difficulté d’interprétation. Cette représentation d’un pauvre garçon, plongé dans une profonde solitude et dépourvu de toute émotion, est tout à fait émouvante. Qu’a-t-il pu arriver pour qu’il se trouve dans cet état ? Plus que réaliste, je trouve cette œuvre réussie, moderne, et profondément touchante.