La critique de Dorian
Publié le 4 Avril 2022
Une jeune femme est assise, seule, dans l’eau. Elle a les bras croisés et son regard semble vide. Sa bouche, comme son visage, restent neutres et n'expriment aucune émotion particulière. Ses vêtements sont assez simples. Le fond est vague avec des motifs qui n'évoquent rien de précis. Le grand format du tableau (240 cm x 300 cm) capte d’emblée l’attention du spectateur.
Les couleurs sont plutôt sobres. On note la présence de marron et de vert, mais aussi une couleur vive, le rouge. Le marron est une couleur chaude. Ni triste, ni joyeuse elle exprime avant tout le réconfort. En contraste avec cette couleur, une tache rouge au milieu du tableau attire le regard. Elle semble liquide, car l’artiste utilise sa technique favorite, le lavis d'encre qui consiste à diluer une couleur avec de l'eau pour obtenir une intensité différente.
La femme semble blessée au genou, mais elle n’a pas l’air de s’en préoccuper, elle est indifférente à la douleur. Sa position, qui n'évoque rien au premier abord, reflète peut-être la mélancolie. En effet, les bras croisés sont souvent signe de réflexion ou bien de renfermement sur soi ou de tristesse. Son regard donne l'impression qu'elle est perdue dans ses pensées. Peut-être veut-elle échapper à sa tristesse ou oublier sa douleur ? Seule, elle essaye probablement de s'isoler pour réfléchir ou bien rêve et cherche à s'évader de la réalité dans un environnement calme, d'où le fond neutre. Il est en quelque sorte à l'image de la femme. La simplicité apparente de la composition montre que l'artiste a voulu l'épurer, ne pas le surcharger de détails. Par contraste, les pensés de la femme sont troubles et difficiles à percevoir nettement, on ne sait pas si elle rêve ou bien se remémore un souvenir douloureux.
Cette œuvre d'apparence simple pourrait évoquer le sentiment de déprime qu’on éprouve lorsque l'on a besoin de réfléchir seul, de faire un point sur sa vie ou bien un moment où l’on cherche à se perdre dans ses pensées et à rêver.