Une rencontre avec Stéphane Bouquet
Publié le 12 Avril 2022
Le jeudi 31 mars, nous avons rencontré le poète Stéphane Bouquet à la médiathèque, dans le cadre d’une sortie scolaire avec notre professeur de français.
Le livre que nous avons lu se nomme Nos amériques. Stéphane Bouquet l’a commencé lors d’un séjour en Amérique. Il a eu l’opportunité d’obtenir une bourse afin d’aller vivre à New York durant trois mois. Nous pouvons retrouver une part de biographie dans Nos amériques car certains vers sont faits d’un mélange d’anglais et de français, en référence à ses origines : il est le fils d’un père américain et d’une mère française. Il a toujours été séduit par la rapidité de l’américain, qui est différent de l’anglais britannique, ainsi que par les frontières entre les genres littéraires, comme entre le roman, la poésie, et le théâtre. De plus, le mot « amériques » dans le titre ne porte pas de majuscule. Il devient un nom commun, comme un objet qui peut être partagé, sachant que pour lui les Amériques désignent les Etats-Unis ou le rêve américain dans l’imaginaire collectif.
De plus, il a une façon bien à lui de trouver l’inspiration, il se promène au bord des fleuves ou des lacs. Il nous a expliqué que tout au long de son séjour, il a retranscrit des discussions qu’il avait entendues lors de ses sorties. Il nous a aussi confié qu'il aime espionner les gens et qu'il ne trouve pas cela spécialement intrusif. En effet il est passionné par les façons d’être des personnes qui l’entourent : il s’inspire de leurs paroles pour en faire des poèmes. Il nous a raconté une anecdote : il a vu un jour deux enfants, dans un parc, parler une langue presque morte, qui ne se parle plus beaucoup. C’était du yiddish, et ce moment l’a beaucoup marqué, il l’a alors retranscrit dans son œuvre.
Stéphane Bouquet a mis entre trois et quatre ans à écrire son recueil, mais lors de son séjour, il écrivait durant environ une demi-journée chaque jour. Il a mis du temps car, nous a-t-il expliqué, il faut tout d’abord trouver le sujet, puis faire la mise en forme, ce qui ne va pas de soi. Dans son œuvre, on trouve très peu de ponctuation pour que le sens soit moins immédiatement apparent, mais Stéphane Bouquet explique aussi que c’est une question de vitesse. Il pense beaucoup aux figures de styles, notamment aux épanorthoses, aux énallages, ainsi qu'aux allitérations avec l’utilisation fréquente du « S » et du « L ». Pour lui, sa poésie n’a pas vraiment de signification, elle exprime plutôt des sensations comme la douceur. Il s’inspire également beaucoup de la poésie américaine. Comme Molière ou Shakespeare, il s’inspire d’autres auteurs. Il va même jusqu’à dire qu’il aime l’idée du « vol » car il est contre le « c’est à moi », il refuse la propriété privée.
Certains aspects du texte peuvent surprendre, en particulier certaines traductions des dialogues entendus. Il enlève également volontairement certains jours dans son œuvre comme les 18 et 19èmes jours, car « pas assez intéressants ». Pour le poète, ses livres sont faciles à lire, mais on lui dit parfois le contraire. C’est également une œuvre à lire de préférence à voix haute, car cela en facilite l’approche. Stéphane Bouquet a d’autres projets comme celui d’écrire une œuvre compréhensible pour tout le monde en proposant une poésie presque « transparente ». Non sans humour, il espère écrire ses meilleurs livres à 70 ans…
Léna et Alix