Maïlys

Publié le 2 Décembre 2022

Ernest Pignon Ernest,  Parcours avortement, Paris 1975

Ernest Pignon Ernest, Parcours avortement, Paris 1975

            En 1975, l’artiste français Ernest Pignon-Ernest colle dans les rue, à la vue de tous une série d’images choquantes, des dessins de femmes nues, tordues par une douleur qu’on imagine autant physique que mentale. En les exposant ainsi, il force les passants à voir en face la réalité de l’avortement à l’époque. En effet l’Assemblée Nationale débat alors sur la libéralisation et l’accès à l’avortement, défendu par Simone Veil qui s’oppose aux réactionnaires qui proclament « L’avortement tue » ; à cet argument Ernest Pignon Ernest veut répondre « Oui l’avortement tue, mais d’abord des femmes ! ».

Les images sont rudes, les femmes représentées à taille réelle et à même le sol donnent une impression de proximité. L’artiste apporte autant d’attention si ce n’est plus à l’endroit, au moment et à la manière dont l’œuvre s’inscrit dans son décor, qu’au dessin en lui-même. Ainsi, sur cette photographie, le lieu n’est pas choisi au hasard. Il est dans une rue passante et le collage déborde sur le trottoir, laissant la femme à la merci de tous. Les piétons semblent accélérer le pas et fuir la scène du regard, comme pour ignorer leurs responsabilités.

Ernest Pignon-Ernest utilise l’art pour dénoncer des injustices. Chacune de ses œuvres impose une émotion forte : elles sont des armes de combat aux services de causes qui lui tiennent à cœur, qu’elles le concernent directement ou non. La plupart de ses sérigraphies sont engagées politiquement ou entrent en résonance avec l’actualité, ce qui a forgé sa réputation.

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