Atelier d'écriture poétique, 2007-2008, page 3
Publié le 31 Mai 2008
La maison en soi
Une porte ouverte et des volets clos
des bras tranquilles et confortables,
ronde nocturne à la lueur des flammes,
ver luisant dans l’obscurité...
Un rocher dans la tempête,
un écran de velours,
un nid d’oiseau de nuit :
nid ouaté et duveteux.
Le chant d’un rire
dans la rage de l’orage...
Courses et cabrioles
pieds nus sur les pâquerettes
dans mes robes de petite fille...
Un livre où se rassemblent
les papillons des souvenirs....
Une plage...
où les comètes échouées
ont laissé en souvenir
des contes de l’espace...
Une terrasse de bois blanc
d’où les étoiles sont plus proches,
un soir sur lequel tombent
des pétales de chaleur,
d’où s’évadent et s’envolent
nos têtes comme des ballons
vers d’autres espérances
où l’on revient toujours,
un ciel que l’on regrette
quand on part en voyage...
Une odeur familière
qui règne sur les affaires,
fragrance d’il y a longtemps
lovée au creux des livres,
dans les plis d’un tissu...
Des milliers d’instants,
minuscules et multiples,
comme des éclats de vent,
les pétales d’une fleur
éparpillés autour d’un cœur de miel
à saveur de pollen...
Un noyau d’immuable,
bulle d’immensité,
qu’on sème et qu’on emporte
sur les sentiers vieillis
par le pas des mémoires
et les lambeaux de vent...
Marie – 2de A
Mon enfer
Les griffures rayent les armures.
En ces lieux où la brume est omniprésente,
où des hurlements déchirent la nuit,
se trouve une maison rougeoyante,
de la couleur de l'enfer.
C'est une maison remplie d'âmes
se battant avec des lames...
C'est un lieu de haine et de châtiment, un lieu brutal,
où les blessures sont soignées avec du sel,
que les vautours déchirent avec leur bec.
C'est une maison de martyrs,
que les bourreaux assassinent impunément.
Dans la maison de Lucifer,
on trouve toutes les créatures que l'on redoute.
Les harpies sont ici chez elles.
Les griffures rayent les armures...
Thibault - 2B
Un effort pour toit
Coeur en ruine Trente ans après
Je marche J’faisais cuire un jarret
Seule dans la bruine J’regarde par la f’nêtre
Un oiseau dans son nid
Un excès de rage Perché sur un hêtre
Le ciel enrage
Même Louis Pasteur J’y r’pense
En aurait peur Me remplissant la panse
Je ne l’oublierai jamais
Je me suis fourvoyée Aucun remords
A ton sujet Même pas ta mort
M’a dit l’curé
L’oiseau me regarde
Tu m’aimais je l’ croyais Du haut de la mansarde
J’en suis médusée Ses yeux noirs me sondent
Comme un radeau Le ciel gronde
J’prends l’eau
Les souvenirs s’effacent
Tu m’l’as dit Coulent de ma mémoire
Qu’je suis une truie Comme d’un arrosoir
Tu t’es payé ma tronche L’alcool s’évapore
C’est pour ça que je plonge Seul reste
Le souvenir de ta mort
Où
Tu t’en fous Rien que ce souvenir
Aujourd’hui je suis seule dans la vie Provoque mon bien-être
Au loin j’te vois tu ris Repose en paix
Mais n’oublie jamais
Mon coeur se déchire Que je reviendrai.
Quand j’écoute ton rire
Tu m’as froissée Hélène- 2nde A
Tu vas m’le payer
Maisons du monde
Cachée dans ce monde vert et gris
Tu choisis le vert baobab
Même ici il y a du gris
La savane est détruite
A coup de fer sur cette terre
Un éléphant gît
L’ivoire a disparu
Les hyènes sont apparues
Rôdent comme les vautours
Dans la cendre elles bondissent
Une lumière rouge
Une odeur crépitante
C’est l’ennemi tant redouté Emeline
Ici s’achèvera le voyage. 2nde A
La maison de miel
Maison près d’un champ de mirabelles,
Les abeilles, disciplinées, l’inspectent.
La reine, réveillée par cette danse,
Est tirée de son plus profond sommeil,
Elle qui veille sur cet empire, paresseusement
La ruche bourdonne de rires et de joie.
Le calme de la campagne est d’une qualité rare.
Les ouvrières se préparent à s’envoler
Vers leur quête quotidienne
Elles sont là, aussi intangibles que des ombres,
A la recherche de sources de miel
Et dénichent une oasis en plein désert
Dont le parfum, si raffiné, ne peut être oublié.
De retour à la maison, émerveillées par leur butin,
En file indienne, elles déposent leur trésor.
Toutes encore essoufflées de leurs voyages
Et fatiguées de leurs aventures,
Elles retournent dans leurs alcôves.
Nicolas – 2B
La forteresse en épines