Charlotte de David Foenkinos

Publié le 17 Novembre 2014

David trouve une mine d'inspiration chez la reine Salomon

 

Charlotte a appris à lire son prénom sur une tombe.

Nous, nous apprenons à la connaître en lisant ce livre.

Après huit ans de recherches, David Foenkinos nous dépeint l'histoire d'une femme, d'une famille.

Une famille maudite, une femme au talent hors du commun.

Puis le nazisme arrive au pouvoir en Allemagne, la haine et le mépris s'installent contre cette famille juive.

Entrent alors en scène l'art, la musique, la peinture, comme un combat, comme un moyen de survivre.

Entre tragédie grecque et naturalisme, se succèdent des destins frappés par la fatalité, par l'hérédité, par une forme de folie, mais aussi par la mort, l'« incessant refrain de la quête » de l'auteur.

Et puis il y a l'amour, le seul véritable que Charlotte connaîtra et qui la poussera à peindre, à créer, à exposer son génie au grand jour.

 

Ce roman est marqué par le style si particulier de David Foenkinos. En commençant par la typographie puisqu’il revient à la ligne à la fin de chaque phrase. Étonnant au premier abord, on s'y habitue et on comprend bien vite ce choix. C'est pour l'auteur la matérialisation de la respiration nécessaire pour raconter une histoire si poignante. Des phrases brèves, sans fioritures, qui donnent au récit un rythme soutenu. Mais aussi qui décrivent avec une certaine distance des événements tragiques, avec des détails crus et violents. Foenkinos ne tombe jamais dans le pathos, il nous laisse maître de nos sentiments.

 

Ce livre est également l'histoire d'un auteur subjugué par une artiste. Ses interventions, récurrentes tout au long du roman, coupent la narration. Il nous expose ses recherches, entre travail scientifique et travail journalistique, menées comme une véritable enquête de terrain. Il exprime aussi ses doutes lors de l'écriture de ce roman qui lui tenait tant à cœur. On ne peut que trouver remarquable la forme du récit qui s’accorde si bien à cette histoire. L'auteur a su trouver le ton juste, la mélodie qui vous reste en tête même après avoir tourné la dernière page. Ce roman se démarque par son originalité, par l'audace de l'auteur que l'on attendait sur des histoires plus légères depuis son best-seller La délicatesse, par la finesse du style.

 

David Foenkinos a fait connaître Charlotte Salomon au plus grand    nombre.

Mais Charlotte Salomon a permis à David Foenkinos d'exprimer tout  son talent littéraire.

Charlotte, peintre, est devenue la muse de David l'écrivain.

Une belle rencontre artistique entre ces deux-là !

 

Ilona, 1ES1

 

Rédigé par Lettres

Publié dans #Critiques littéraires - Goncourt 2014

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