Charlotte de David Foenkinos

Publié le 17 Novembre 2014

« Vie ? Ou Théâtre ? »

            Pour survivre, elle doit peindre son histoire. C'est la seule issue. Son unique échappatoire.

 

      C'est sur les notes douces d'un piano que l'on découvre la vie qu'a menée la jeune allemande nommée Charlotte Salomon. Charlotte, c'est un peu l'incarnation même du charme, de l'étrangeté. C'est l'allégorie de la beauté mélancolique.

      David Foenkinos a su, d'une écriture à la fois légère, poétique et cinglante, retracer le chemin bouleversant qu'a suivi l'artiste peintre juive, durant vingt-six ans. C'est d'une main de maître que l'auteur a jonglé avec les mots, donnant ainsi naissance à un théâtre où l'humiliation, la peur et la cruauté sont les personnages principaux. Et si les sentiments les plus noirs, les plus sombres animent et envahissent la scène de toute une vie – une vie courte, une vie brève – les pensées les plus nobles s'installent en nous, à mesure que les pages s'enchaînent.

       C'est ainsi que l'on reconnaît les belles œuvres, les œuvres utiles : lorsqu'elles révèlent au lecteur que l'amour, la compassion, l'admiration et le respect sont omniprésents et que même en traversant l'horreur, il faut être optimiste, essayer de se convaincre que la haine est périssable.

        Finalement, après avoir écoulé l'encre, épuisé la musique et vidé les pots de peintures qui accompagnent ce trésor littéraire... on replie l'histoire sur elle-même, on s'accroche une fois encore à la couverture, au titre rempli de mystère, pour enfin reposer l'œuvre sur sa table de chevet, la culpabilité au cœur.

Valentine, 1ES1charlotte-david-foenkinos-L-HZft1e

Rédigé par Lettres

Publié dans #Critiques littéraires - Goncourt 2014

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