Eldorado, Eriture d'invention - La lettre

Publié le 23 Avril 2013

Écriture d'invention : Avant d'embarquer pour l'Afrique, Salvatore Piracci écrit une lettre à son ex-femme pour lui expliquer les raisons qui le poussent à tout quitter et ce qu'il espère trouver de l'autre côté de la Méditerranée. Écrivez cette lettre.
 
Dans la pièce froide, les rideaux sont tirés, la cheminée éteinte. Sur les pierres grises au milieu des cendres se consument lentement sous une fumée épaisse les derniers mots.
«                                                                                      Lundi 27 Décembre 2006, Catane.
                       Chère Anna,
 
                                          Déjà tant de temps s'est écoulé depuis ton départ. Ton absence m'a plongé dans un néant d'incertitudes.
Je m'en souviens. Tu t'es d'abord éloignée, puis m'as ignoré. Je t'ai croisé lors de ma première escale à Gênes, je n'ai pas osé t'aborder. Je sais maintenant que tu m'as oublié, tu es partie depuis trop longtemps.
 
Mais aujourd'hui je pars, Anna. Je quitterai la ville dans la nuit, sans me retourner. Seuls les bruits de mes pas déterminés résonneront dans les ruelles encore éclairées. Je ferai sans regrets mes adieux à cette ville endormie qui m'a emprisonné pendant ce temps anéantit. Je monterai alors à bord du Zephiro et laisserai sur la mer déchaînée mon identité, au rythme incessant du roulement des vagues. Les flots avaleront mon nom, ce nom qui m'a si longtemps collé à la peau, qui décidait à ma place qui j'étais et résumait mon existence. Mon souffle sera pétrifié en une fumée glacée dans la nuit claire.
 
Je ne veux plus être le visage affligeant de l'Europe, mais celui de l'honnêteté et de la dignité des hommes. J'envie les regards brillants de volonté de ceux qui tentent par tous les moyens de passer, Anna. Cet espoir, il n'en existe pas de plus forts.
 
Ne te fais pas de soucis pour moi. Dans quelques heures, je ne serai qu'un homme de plus sur la route de l'Eldorado. Et alors je serai libre.
 
Salvatore       »
 
Le jour se lève. Les rainures fines des volets clos laissent passer les rayons dorés. Dans la cheminée, les cendres ont été ramassées. Il ne reste plus rien.
Charlotte 1èreL.

Rédigé par Lettres

Publié dans #Eldorado 1ère A (L)

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