Entretien avec Jérôme Leroy
Publié le 18 Avril 2011
Compte rendu
de la rencontre avec J. Leroy.
Quand avez-vous publié vos premières œuvres ?
J’ai publié mon premier roman en 1990 et mon premier recueil de poésie en 2006.
Comment procédez-vous pour écrire vos recueils ?
Je rédige mes poèmes à la main sur des petits carnets que j’ai toujours sur moi. L’envie d’écrire un poème peut arriver à n’importe quel moment. Par exemple, pour mon recueil Un dernier verre en Atlantide, j’ai passé cinq ou six ans à rédiger des dizaines de poèmes et j’en ai ensuite sélectionné certains. Pour mes romans et nouvelles, j’utilise un ordinateur depuis 1997. Mais l’approche n’est pas la même pour un poème. Je ne peux pas m’asseoir à un bureau et écrire. Il faut attendre que l’inspiration vienne. Il faut que cela soit spontané.
Quelles sont les procédés de style que vous utilisez ?
Je n’utilise pas de rime. Je trouve cela trop « poétique », trop lyrique. Je préfère privilégier les assonances ou encore les répétitions. J’utilise également les blancs et l’absence de ponctuation afin de créer une certaine ambiguïté, de laisser le lecteur choisir librement où reprendre son souffle.
Quelles sont vos sources d’inspiration pour Un dernier verre en Atlantide ?
Ce recueil m’a permis d’exprimer mes inquiétudes sur l’avenir de notre planète : j’ai l’impression que le monde prend une dimension de plus en plus surnaturelle. L’éventuelle fin du monde évoquée ces derniers temps paraît parfois possible et cela m’angoisse beaucoup. De plus, je pense que les poèmes de ce recueil m’ont beaucoup aidé dans ce que j’appelle « ma crise du milieu de la vie ». En effet, ils m’ont permis d’exprimer mes différents questionnements. C’est pourquoi certains de mes textes ont une connotation légèrement mélancolique.
Dans votre recueil, vous évoquez à plusieurs reprises différents chanteurs. Quelle place occupent-ils dans vos poèmes ?
La musique occupe une place importante dans ma vie. J’aime particulièrement la soul et les girls groupes des années 1960. De plus, il y a des morceaux qui font ressurgir certains de mes souvenirs, alors j’en parle lorsque j’écris. Cependant, le rythme de mes poèmes ne s’inspire pas de ces musiques, même si je pense que cela vient inconsciemment parfois.
Vous parlez beaucoup du communisme et de l’union soviétique, pourquoi ?
J’ai passé plusieurs étés en Europe de l’est lorsque j’avais entre 17 et 20 ans. De plus, je suis issu d’une famille communiste. Je n’adhère pas forcément aux idées du communisme, mais il me semble pourtant que ces sociétés de l’est étaient plus humaines. Je rapproche ce monde de l’Atlantide car il a totalement disparu.
Vos poèmes sont-ils autobiographiques ?
Oui, ils le sont en grande partie. J’ai beaucoup voyagé et ces voyages sont très importants dans mes écrits. Je m’inspire parfois de poètes du voyage comme Cendras.
Vous employez des termes qui ne sont pas conventionnels. Quelles est votre conception de la poésie ?
Pour moi, des termes comme « sexe » ou « vomir » sont poétiques. La poésie ne consiste pas à représenter de belles choses, mais à bien les représenter.
On retrouve à plusieurs reprises la présence du bonobo dans vos poèmes. Que représente cet animal pour vous ?
Je ne voue pas un culte à cet animal. Cependant, je trouve cette communauté très intéressante. En effet, ils parviennent à accomplir des choses que nous sommes incapables d’envisager. Ils règlent par exemple les conflits par l’amour.
Quel est le public que vous visez ?
Je ne vise personne en particulier. Cependant, il est vrai que mes lecteurs sont des personnes qui se ressemblent je pense.
Anne-laure & Noémie 1ES