Rencontre avec Albane Gellé par Claire et Elodie, 1ES2

Publié le 3 Mai 2014

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      Albane Gellé est née en 1971 à Guérande et à Saumur ou elle anime l'association La maison des Littératures. Elle se déplace en France pour des lectures publiques et des interventions autour de la poésie.


      Elle a commencé à écrire très jeune et l'écriture "a fait suite à une blessure du langage". C'est à 19 ans qu'elle rencontre Louis Dubost, directeur des éditions du Dé bleu qui lui conseille de se rapprocher de la Maison de la poésie de Nantes. Elle y sera bénévole pendant quelques temps. Son objectif est de "dire au plus juste les émotions. Avec l'exigence de tenir l'équilibre entre l'intime et l'univers." Elle affirme que "la poésie parle de choses qui concernent tout le monde et avec les mots du quotidien. " Et elle ajoute : " Peut-être qu'aujourd'hui, on se rend compte qu'il est important d'aller à l'essentiel que l'on porte en soi, pour ne pas se perdre dans un monde qui va trop vite."


      Bibliographie

  • Nous valsons, éd. Potentille, 2012

  • Voilà, Contre-allées, 2012

  • Si je suis de ce monde, Cheyne, 2012

  • Je, cheval, Jacques Brémond, 2007

  • Je te nous aime , Cheyne, 2004

  • Quelques , Inventaire/Invention, 2004

  • Aucun silence bien sûr, éd. Le Dé bleu, 2002

  • L'air libre, le Dé bleu, 2002

  • Un bruit de verre en elle, éd. Inventaire-Invention, Paris, mars 2002

  • De père en fille, éd. Le chat qui tousse, Cordemais, octobre 2001

  • En toutes circonstances, éd. Le Dé bleu, Chaillé sous ormeaux, octobre, 2001

  • Hors du bocal, éd. Le chat qui tousse, Cordemais, Octobre 1997

  • A, partir d'un doute éd. Voie publique, Nantes, Mars 1993

 

      Nous avons rencontré Albane Gellé, le jeudi 20 février. Tout d'abord, nous avons pu mettre en voix quelques poèmes de son recueil Si je suis de ce monde ; puis nous avons pu l'interroger sur son métier, sa conception de la poésie et son recueil.

 

     Albane Gellé n'appartient à aucun courant en particulier. En effet, elle s'intéresse tout aussi bien à la poésie lyrique que formaliste.


      Elle écrit depuis son enfance. A ce moment-là, l'écriture était un refuge, un lieu sûr. En effet, elle avait des difficultés pour s'exprimer et dire ce qu'elle ressentait. La poésie était alors un passe-temps, puis elle s'est de plus en plus interrogée sur son utilité. Au fil des années, elle a compris que la poésie lui était indispensable. C'est donc à la fois un métier et une passion. Pendant ses années d'études, alors qu'elle était en faculté de lettres à Nantes, elle fréquentait la Maison de la poésie et c'est là qu'elle a rencontré de nombreux poètes et éditeurs notamment le poète Emaz qui lui a fait découvrir un nouvel univers.


      Son inspiration se nourrit de tout ce qu'elle a lu (poèmes, romans...) et de son quotidien (son expérience personnelle et le monde qui l'entoure, les autres, les actualités...). Elle pense que la poésie vient du «moi intérieur», du subconscient (sans qu'elle s'en aperçoive forcément) et du conscient.


      Pour elle, l'écriture permet de faire entendre sa propre voix en lien avec toutes les autres ; elle explique que la « voix de soi » est une voix qui fait écho à toutes les autres. Pour cela, il faut un équilibre entre se déplacer pour rencontrer des classes, d'autres poètes et la solitude de l'écriture. Cependant, le voyage n'est pas, pour elle, un moyen d'alimenter son inspiration. La poésie est également une adresse à l'autre, elle est l'expression à la fois de soi et des autres. Elle change au cours du temps puisque, selon Albane Gellé, un poème est « habité » par quelqu'un, à travers les émotions qu'il transmet. Elle cite Aragon : « On pense à partir de ce qu'on écrit », il s'agit,  commente-t-elle, d'entendre ce qu'on écrit, de le ressentir, de le vivre.


     Mais la poète regrette que la poésie souffre de clichés comme le fait qu'elle soit considérée comme quelque chose d'abstrait ou de trop ancien pour être encore valable aujourd'hui. Elle cite JP. Siméon : « Il faut aimer ce que l'on ne comprend pas » : la poésie doit toucher toutes les générations. De plus, l'auteur peut voir, découvrir de nouvelles choses à travers le regard des lecteurs. Elle trouve plus intéressant de se demander ce que le lecteur pense et ressent lors de sa lecture parce qu'elle ne sait absolument pas ce qu'elle va écrire l'instant d'après ; les mots viennent d'eux-mêmes.

 

     Le musée de Valenciennes a contacté quelques écrivains dont A.Gellé afin d'écrire pour une exposition, la seule contrainte étant de faire naître l’œuvre de l'expression « tenir debout ». Cependant, elle a eu envie de continuer à écrire sur ce thème et ceci a donné lieu à son dernier recueil Si je suis de ce monde. Cette expression est une belle ouverture. En effet, à partir du moment où l'on accepte de faire partie du monde, de rester sur terre il faut tenir debout, tenir ferme malgré un monde à l'apparence assez effrayant.


      Chaque poème forme un petit bloc et contient peu de ponctuation parce qu'elle a l'impression que cela « sonne » plus juste et donne une sensation de mieux respirer ; seul le point final évoque la clôture du poème. Ensuite, l'ordre des poèmes dans le recueil forme comme un chemin.


      Elle aimerait bien écrire un roman mais elle trouve cela difficile, car elle a l'impression de perdre « sa petite voix » et la « tension du langage ». Au contraire, la poésie lui permet de "tenir debout".


      Dès que le dernier recueil est publié, A.Gellé commence à réfléchir au prochain. Le futur livre reste son préféré, puisqu'il est celui du moment présent.

 

Rédigé par Lettres

Publié dans #Printemps des poètes 2014 - Albane Gellé

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