Publié le 18 Janvier 2016
Publié le 18 Janvier 2016
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Voix-Elorn, les Lettres au lycée de l'Elorn
Lire, dire, écrire et publier en classe de français
Publié le 18 Janvier 2016
Publié le 14 Janvier 2016
Hier, mercredi 13 janvier, 14 classes venues de toute la France se sont donné rendez-vous à Rennes pour les rencontres nationales du Goncourt des Lycéens. Au programme : différents ateliers autour des métiers du livre et des rencontres avec des écrivains de la sélection 2015 (Tobie Nathan et Thomas Reverdy, en attendant Nathalie Azoulay et Delphine de Vigan, jeudi 14 janvier).
Notre lycée a été distingué par la quatrième place de Lucile Chaussoy, qui avait choisi de concourir sur le roman de Nicolas Fargues, Au Pays du p'tit. Le jury a souligné en lui remettant son prix à quel point il avait été sensible au ton humoristique de son billet qui collait parfaitement avec le sujet du roman et le registre adopté par Nicolas Fargues.
Voici le texte de Lucile :
Au pays d’la provocation
Voilà de quoi calmer la mauvaise humeur Française ! Après son avant-dernier roman Tu verras qui a reçu le prix France Culture, Nicolas Fargues revient plus déterminé que jamais et construit une véritable bombe à retardement. Son livre choque avec humour les français «coincés» qu’il décrit par l’intermédiaire de son héros et du livre de ce dernier qui nous est habilement donné à lire petit bout par petit bout. Espérons pour l'auteur que ce récit ne soit pas autobiographique !
« J'étais adaptable à peu près partout, mais nulle part moi même » A 44 ans, le sociologue Romain Ruyssen traverse sa p’tite crise de la quarantaine. Il publie un essai sur la France intitulé Au pays du p’tit. Caricature du français, le narrateur est un grossier personnage, fort de caractère mais très attachant. Tout au long du livre on le découvre en père absent, en odieux macho, en mari infidèle… Il est obsédé par son âge et sa virilité, son orgueil de grand séducteur va d’ailleurs être particulièrement écrasé par sa nouvelle maîtresse, la jeune et séduisante Janka.
Partagé entre des débats en sociologie ou autres conférences, des scènes quelques peu provocatrices et une fin absolument déjantée, c’est pour l’auteur une très belle occasion de tisser des liens avec son lecteur en abordant des thèmes et habitudes de notre vie courante.
Beaucoup d’humour, très peu d'amour. Ce livre est à prendre avec légèreté. Alors, allez-vous (malheureusement) vous reconnaître dans cette histoire ? Une écriture crue, agréable et dynamique, Au pays du p’tit est une étonnante représentation de la vie qui fait du bien !!
Au pays du p'tit , Nicolas Fargues
Publié le 13 Janvier 2016
Les jeunes critiques littéraires du Goncourt des lycéens 2015
Découvrez les lauréats du concours de critique littéraire 2015. Et dévorez leurs critiques, positives ou négatives, sur les romans de la sélection Goncourt des lycéens 2015. Suivez la régio...
Publié le 3 Décembre 2015
Les élèves de 1L et de de 1S2 ont participé au concours de critique littéraire organisé par l'association "le Bruit de lire" en marge du Goncourt des lycéens. Une dotation de la région Bretagne a permis d'acquérir l'ensemble des titres qui ont fait l'actualité de la rentrée littéraire 2015...
Publié le 3 Décembre 2015
La survie avant tout
Existe-t-il un homme sur Terre qui n’ait jamais rêvé ou, même plus sérieusement, envisagé, de tout laisser derrière lui afin de vivre une expérience intensément enrichissante, se libérant ainsi de la monotonie du quotidien, au moins pour un temps ? Rien n’est moins sûr. Seulement, entre la simple évocation d’un tel projet et sa réalisation, il peut survenir une incroyable palette d’événements, dont certains seront nécessairement susceptibles de rendre l’idéal impossible à atteindre. D’aucuns pensent qu’en cas d’incident malencontreux, rien ne sert de lutter afin de trouver une solution au problème et qu’il est préférable d’abandonner dès la première complication venue. Ce n’est pas le cas du couple formé par Louise et Ludovic, qui a décidé de mener son ambition à bien, et travaille d’arrache-pied pendant des mois en vue de faire le tour de l’Atlantique en bateau.
Isabelle Autissier démarre son récit par une journée qui « promet d’être sublime ». Mais elle se transforme en cauchemar pour le couple qui se retrouve bloqué sur une île déserte sans moyen de communiquer et forcé d’attendre l’éventuelle venue d’un navire scientifique. Munis d’une quantité restreinte de vivres, ils doivent donc s’organiser afin de survivre en dépit du froid, du vent, du manque d’abri et de nourriture. Leur combat « contre les milliers de kilomètres de désert liquide, contre la solitude, contre la mort » est décrit avec un réalisme effroyable qui rend l’intrigue aussi poignante que les personnages touchants et permet l’élaboration d’images visuelles précises, parfois formidablement dérangeantes. La succession systématique de minces espoirs et de cruelles déconvenues subies par nos Robinson les affaiblit peu à peu tant physiquement que psychologiquement, au point que leur relation devient tendue, voire déplorable. De violentes disputes éclatent au sujet de la responsabilité de chacun dans leur situation actuelle, de la façon de gérer leur piètre pitance, essentiellement composée d’eau chaude et de manchots dépecés. De denses et vibrants dialogues renforcent l’immersion dans un récit toujours plus captivant au fur et à mesure qu’il avance.
L’intensité du roman atteint son paroxysme au moment où Louise, d’ordinaire de nature fragile et timide, décide de partir chercher une supposée base scientifique à travers les glaciers et espère y trouver de la nourriture supplémentaire. Seulement, elle se résout à y aller seule et sans prévenir Ludovic, qui, selon elle, est trop diminué pour tenter le voyage. Elle quitte donc la base en pleine nuit, en abandonnant, en quelque sorte, l’homme de sa vie. À cet instant précis, son instinct de survie a pris le pas sur tout le reste : l’amour qu’elle nourrit pour lui, sa solidarité, sa bienveillance et même sa compassion envers lui ont été réduits à néant. Ce passage est empreint d’une rare puissance, car l’héroïne a pris une décision, ne peut plus faire machine arrière et devra répondre de ses actes jusqu’à la fin de sa vie.
Non content de nous divertir et d’éveiller en nous de nombreuses questions déontologiques, Soudain, seuls nous délivre une véritable leçon de vie, qui nous invite à ne réécrire le passé en aucun cas et encourage à se concentrer sur le présent pour influer sur le futur.
Delhio, 1S2
Publié le 3 Décembre 2015
Ce Pays qui te ressemble, Tobie Nathan
Les secrets inavoués du Caire
En 1925, dans la ruelle aux juifs du Caire, naît Zohar, garçon fragile et incompris, fils d'Esther la folle et de Motty l'aveugle. Fragile car nourri par la mère de Masreya, le nouveau-né de Jinane, danseuse et chanteuse musulmane. Incompris car hermétique aux conseils de sa famille et dissimulant ses talents les plus insoupçonnés.
Tobie Nathan raconte dans Ce pays qui te ressemble l'histoire de ce garçon attachant qui côtoie le roi, les sorcières musulmanes, les rabbins, les prostituées, les djihadistes, les drogués, les nazis, ainsi que Masreya, sa sœur de lait, avec qui il entretient pendant plusieurs années une relation amoureuse.
Tobie Nathan nous fait ressentir le réalisme de son récit en nous décrivant à la perfection le mode de vie des Égyptiens dans ces quartiers pauvres du point de vue de Zohar, mais aussi l'opinion des autres quand on naît de parents éperdument amoureux mais anormaux et que l'on trahit sa religion. «Si j'ai quitté l’Égypte, l’Égypte ne m'a jamais quitté. Quelquefois je pense que c'est seulement mon âme qui est partie, alors que moi je suis resté là-bas, seul, errant, comme durant ma jeunesse». C'est en effet ce que l'on ressent à la fin de la lecture de ce roman, le sentiment profond d'avoir effectué une petite escapade en Égypte.
Ce pays qui te ressemble ou le voyage de 'Haret el Yahoud au palais royal du Caire, en passant par Bab et Zouweila.
Lisa
1ES1
Publié le 3 Décembre 2015
Ce pays qui te ressemble Tobie NATHAN
Balade au cœur de l'Egypte
Harel EL Yaoud, Bab el Zouweila, Rue Ma'Roul...
Dans son dernier roman, Tobie NATHAN nous entraîne dans ces ruelles du Caire, sa ville natale et nous ouvre les portes d'un univers vivant au fil du temps, et de quelques vies. On visite l’Égypte à travers ses mots, ses couleurs et des senteurs mélangés à l'arabe du pays. Il nous guide pour nous faire découvrir la vie égyptienne durant la seconde guerre mondiale. Mais pas seulement. C'est aussi celle de Zohar Zohar qui nous est contée. Que serait-il sans Ester, cette mère sorcière qui lui a donné naissance grâce à la magie ? Sans ce père aveugle qui l'a fait grandir au son du chant du Cantique des Cantiques ? Sans Jinane qui l'a sauvé, cette mère de lait et sans Masreya, « l'Egyptienne », cette sœur de lait qu'il aime passionnément malgré leur union interdite ?
C'est en s'égarant dans ces rues que l'on voit évoluer tous les personnages, la politique et le décor. On découvre le quotidien d'un peuple, principalement celui vivant dans un ghetto juif. On les voit cohabiter, grandir et vieillir dans une communauté pauvre où la religion et la famille ont une place primordiale. Vous voyez-vous aujourd'hui vivre dans de petites maisons, où la famille est presque oppressante, où tout le monde a son mot à dire sur votre vie, où votre conduite est dictée par les autres et par la religion ? Personne actuellement ne se voit vivre comme cela. Pourtant l'auteur nous le décrit avec la couleur et la magie de l’Égypte et nous attache à cette culture.
Avec sa mélancolie de l’Égypte, Tobie NATHAN nous entraîne à travers « Ce pays qui te ressemble ». On s’émerveille avec ce livre qui, tel un film, nous montre de belles images vivantes et colorées qui ne nous montre pas seulement l'histoire de ses héros. C’est aussi l’histoire réelle d’un peuple subissant les conséquences de la seconde Guerre Mondiale.
Manon , 1 ES 1
Publié le 3 Décembre 2015
Au pays du p'tit, Nicolas Fargues
Un p'tit avis
Hanté par le temps qui passe, le sentiment d'être bientôt hors course dans une société dont le cœur battant a, selon lui, entre 26 et 28 ans, l'âge cible de Facebook, du TGV ou des boîtes de nuits, Romain Ruyssen est le héros du dernier livre de Nicolas Fargues. Sociologue quadragénaire, il compense la haine de soi par celle de ses semblables : les Français, « un peuple exceptionnellement conservateur, frileux, paresseux, infantile, hystérique, individualiste, arrogant et égoïste. » Dans ce roman, Nicolas Fargues nous présente un personnage aussi détestable que touchant. Lassé, désabusé, Romain pense avoir déjà tout vécu : la vie n'a plus d'attrait pour lui, hormis peut-être les femmes et le voyage. Peut-être, car jouer le rôle d'un séducteur aux fins uniquement prédatrices, ce n'est pas aimer. Quant aux voyages, si ce n'est par mépris de son propre pays, ceux-ci n'ont pas grand intérêt …
On en vient à s'interroger sur le titre du roman, première impression du lecteur : quel sens donner à cette expression familière utilisée à maintes et maintes reprises par le narrateur ? « Un ''p'tit'' café, un ''p'tit'' resto, un ''p'tit'' ciné, une ''p'tite'' balade, un ''p'tit'' week-end, un ''p'tit'' câlin, ... » On se rend très vite compte, encore une fois, qu'il s'agit d'une manie propre aux français de participer au dénigrement du monde.
Ce roman est à la fois drôle et agaçant. On rit beaucoup des défauts de notre nation, ainsi que de la lâcheté masculine représentée par le personnage. Mais on rit jaune aussi, car malgré la pointe d'ironie suggérée par l'auteur, celle-ci frappe souvent juste.
Au pays du p'tit campe un personnage délicieusement insupportable et nous plonge dans un univers étrange entre le roman et l'essai.
Lucie, 1ES1
Publié le 2 Décembre 2015
Détroit, ville fantôme ou ville de fantômes … ?
Détroit, ancienne capitale de l’industrie automobile américaine, est désormais à genoux… La crise des "subprimes" en est la principale cause. Détroit devient progressivement une ville "doughtnut" comme le dit un des personnages de ce roman : pauvre et vide au centre, riche en périphérie, comme rongée. Cette ville dont les écoles se vident est vouée à la perdition… C’est dans ce paysage dévasté où le silence résonne que Thomas Reverdy a imaginé son dernier roman. Le lecteur y découvre cinq personnages dont les histoires se croisent lors de l’automne 2008, funeste période de l’économie mondiale.
C’est dans un quartier au passé industriel flamboyant, mais aujourd’hui déjà presque fantôme, qu’Eugène, jeune ingénieur français, est nommé pour superviser le nouveau projet automobile , « L’Intégral », destiné à relancer l’économie de l’ « Entreprise ». Logé dans une tour au pied de laquelle se trouve ce qu’ils appellent tous, « la Zone », il tente de faire correctement son travail. En vain, car son supérieur hiérarchique ne lui répond plus depuis longtemps. Alors, pour fuir la solitude et ne pas sombrer complètement, il se rend tous les soirs au Dive In, bar qui désemplit peu à peu et que tient Candice, jeune fille au rire brillant et aux lèvres rouges. C’est ici aussi que vit Charlie, adolescent de douze ans, qui choisit de fuir, un matin. Il laisse derrière lui sa maison et sa grand-mère, Gloria, pour soutenir son meilleur ami battu par sa mère. Mais ils ne fuient pas seuls : à Détroit, ce sont des dizaines, des centaines d’enfants qui ont disparu. Mais pour aller où ? C’est l’obsédante question que se pose le lieutenant Brown, en charge de l’enquête. Les médias parlent d’une crise sans précédent, d’une « Catastrophe ». Les gens commencent à perdre leur emploi, leur voiture, leur maison… C’est la ville qui se fissure, se craquèle…Peu à peu, elle se vide de ses habitants, et ceux qui décident de rester sont comme engloutis les uns après les autres.
L’auteur fait de Détroit un personnage à part entière, cruel, sans pitié ; on l’entendrait presque respirer. L’hiver s’installe et la neige recouvre la ville d’un linceul immaculé. Il décrit sa mort lente et inexorable. Mais il s’attache surtout à conter le parcours de cinq personnages d’origines et d’âges divers, qui y vivent ou survivent. La ville fantôme fera-t-elle de ses derniers habitants des fantômes ? Le modèle économique s’effondre entraînant les plus fragiles dans sa chute. Toutefois, l’humain possède des ressources qui lui permettent de faire face et de se relever. La ville n’entraînera pas tous les habitants dans son tourbillon de désolation. Les personnages résistent, ensemble, et touchent le lecteur au cœur. L’écriture est à la fois poétique et sociologique, simple et pleine de souffle, et le roman, captivant et optimiste. L’auteur peint cet espoir immense, ce cri de rage et d’amour, démesuré, d’une grand-mère pour son petit-fils, d’un ingénieur pour une serveuse, d’une envie terrible de continuer à vivre malgré tout. Le lecteur, comme happé, évolue dans une atmosphère lourde, pesante, contemplant un effondrement sans précédent : uniquement des maisons et des immeubles, abandonnés et même en ruines et il comprend que Détroit symbolise la fin d’une civilisation : la nôtre.
Les habitants de Détroit ont un dicton : « Que la dernière personne à quitter Détroit éteigne la lumière … », mais cette lueur ne mourra jamais, car elle est celle de l’espoir …
Alexandre 1S2
Publié le 28 Novembre 2015
Un pays aux mille visages
En 1957, Tobie Nathan doit quitter l’Égypte après la révolution. Dans Ce pays qui te ressemble, il nous fait découvrir son pays perdu, celui d'avant, dans la nostalgie et l'émotion.
1925. Haret El Yahoud. Ghetto juif du Caire, où se mêlent les anciennes croyances et les superstitions héritées de temps lointains. C'est là que naît Zohar Zohar, fils d'Esther, la « sorcière », qu'on a cru si longtemps habitée d'un démon, et de Motty, l'aveugle. Un bébé chétif, ce Zohar, qui vit à peine, qu'on ne peut allaiter, et voilà qu'on doit faire appel à Jinane, une danseuse du Delta, pour le sauver. Ainsi débute la vie de Zohar, « l'insoumis », « la Fumée », dans la tendresse d'un foyer, parmi les contes, chants et les danses, et dans l'interdiction absolue d'aimer sa sœur de lait, Masreya, « l’Égyptienne ».
Une rencontre, voilà ce qu'est Ce pays qui te ressemble. Une rencontre avec l’Égypte, dans sa magnificence, dans sa puissance, et dans sa chute.
Tout au long de notre lecture, le titre de ce livre nous hante : Ce pays qui te ressemble... Mais à qui ressemble donc l’Égypte ? À Zohar, insoumis, loyal, insaisissable ? À Masreya, la « danseuse enchanteresse », qui change sa vie ? À Farouk, dernier des pharaons, dans sa grandeur, puis sa décadence ? Ou bien à Nino, qui s'insurge, qui se révolte, pour finalement se perdre ? À moins, bien sûr, qu'on ne nous parle du petit peuple de la ruelle, qui vit loin du pouvoir, dans un monde de magie et de sortilèges ? Tobie Nathan nous emporte à travers un pays aux multiples visages, dont on ne peut saisir qu'un seul aspect à la fois, et qui, lorsqu'on croit l'avoir enfin compris, disparaît pour nous laisser entrevoir une autre de ses faces.
On découvre l'envers de la guerre, qui change la vie de Zohar. Cette seconde guerre mondiale, qui voit d'un côté la montée de l'antisémitisme et la peur des juifs de voir les nazis envahir leur pays, et de l'autre l'espoir de certains Égyptiens qui souhaitent le départ des Britanniques. Cette guerre aux mille retombées crée la pauvreté et la misère chez certains, enrichit d'autres, et divise le peuple égyptien à jamais.
Mais, derrière la cruauté et la haine, apparaît un visage éternel : celui de l'amour, qu'on retrouve un peu plus à chaque page. Dans le lien qui unit Esther et Motty, couple atypique mais indestructible. Dans le regard que porte Zohar à sa sœur de lait, Masreya, son interdit, son âme sœur, « la mère de tous [ses] amours ». Dans les chansons et les danses, qui façonnent la vie, qui créent le désir, et qui sèment les graines de la passion.
Tobie Nathan réussit, par la poésie et la justesse de ses mots, à nous faire découvrir un pays dont on ne connaît que les pyramides et les pharaons. En ouvrant son roman, on tombe dans un piège : les pages défilent encore et encore, sans que l'on puisse les arrêter. Il réussit à nous transporter à des milliers de kilomètres, et à nous faire remonter le temps pour que l'on replonge dans l'Égypte du milieu du XXe siècle. Résumer un pays et 30 ans d'histoire en seulement un peu plus de 500 pages, c'était un pari risqué, mais gagné grâce une finesse d'écriture et un style admirable.
Et dans les mots de Tobie Nathan résonnent les frasques d'une Égypte oubliée, à la fois celle d'hier et d'aujourd'hui.
Lucille, 1S2