Rencontre avec Luciole
Nous avons rencontré le jeune slameuse Luciole dans le cadre de la séquence « Paroles de femme ». Cette jeune chanteuse et slameuse a sorti son premier album Ombres en 2009.
Après un atelier d’écriture, Luciole nous a raconté son parcours :
"Dans la commune proche de Rennes où j’ai passé mon enfance et mon adolescence, il y avait une école de musique. Mes parents m’y ont inscrite très jeune, et j’y ai appris le piano. Toute petite, j’ai eu la chance de participer à des comédies musicales pour enfants. C’est une activité que j’ai poursuivie jusqu’à l’adolescence. J’ai aussi pratiqué le chant dès 6 ans. Mais c’était plutôt comme une passion, un rêve, je ne pensais pas en faire mon métier.
Au collège, j’ai découvert le théâtre. Le bac en poche, je me suis inscrite à la fac et au Conservatoire national de région à Rennes, dans la section théâtre. C’est à ce moment-là que je suis venue au slam : j’écris depuis que je suis petite, j’ai découvert la poésie au collège avec Prévert surtout, puis le slam au lycée dans un atelier d'écriture. Je trouve que c’est un moyen d’expression plus libre, on peut choisir de faire des rimes ou pas, il n'y pas de contraintes.
Luciole est mon nom de scène. J’aime bien l’image de ce point lumineux, dans le noir. Peut-être symbolise-t-il un espoir… Mon prénom est Lucile et je trouvais ça marrant qu’en ajoutant une seule lettre il forme un mot nouveau. Et je trouve que le nom de Luciole me correspond, il a les mêmes racines que mon prénom qui vient de « lumière ». J’aime l’image qu’il renvoie quelque chose de petit de lumineux, de léger et de fragile. Et puis c'est un peu une double identité, il y a la Lucile de tous les jours et Luciole, la personne sur scène un peu plus extravertie...
Mon inspiration vient de ma vie, j’ai écrit des choses très personnelles, au moment du passage à l’âge adulte, je me sentais mélancolique et cela m’a beaucoup inspirée, j’écrivais pour expulser la tristesse. Je m’inspire beaucoup de Camille et de Gainsbourg. Sinon j’écoute un peu de tout, du rap du reggae…
Le statut d'artiste est compliqué car pour l'obtenir il faut faire 42 concerts tous les 10 mois et demis. Mais j’aime la scène puisque c’est avant tout le métier que j’ai choisi. Je préfère être sur scène plutôt qu’en studio. J’ai fait la première partie de Camille et l'Olympia avec Florent Pagny. Sinon j’ai voyagé et j’ai fait de la scène en Belgique, en Suisse. J’ai chanté dans des bars, des boutiques, et même dans une église. J’ai participé à concert gratuit. Pour 2010 je voudrais participer à des ateliers d'écriture dans des hôpitaux.
Le titre de l’album est Ombres au pluriel, ça fait référence aux personnes aimées avant, aux ruptures, mais aussi aux proches qui me soutiennent toujours. J’ai choisi Ombre comme premier single car c’est ma chanson porte-bonheur, c’est toujours celle-la que j’ai présentée en premier et jusqu'à présent ça a marché, je l’ai donc gardée comme premier single. Et en plus je trouvais cela amusant ce paradoxe ombre-lumière avec mon nom de scène Luciole : Luciole chante ombre."
Elle nous a ensuite parlé de son rôle de femme :
"Les femmes d'aujourd'hui sont des artistes : elles sont équilibristes et jonglent entre les amis, la famille et les enfants. L'homme doit évoluer, il doit partager davantage les tâches ménagères. J'aime être une femme dans notre époque car nous avons plus de droits que dans les autres époques. Peut-être que j’aurais quand même aimé vivre au moment où les femmes rondes étaient considérées comme les plus belles… Je pense qu'aujourd'hui les richesses du monde devraient être mieux réparties entre le Nord et le Sud."
Puis elle nous a quitté avec un dernier conseil :
"Je voudrais dire aux jeunes de s’accrocher, de ne pas laisser tomber les cours et de croire en leur rêve… Il faut se dire que devenir artiste ou réalisr ses rêves ça n’arrive pas qu’aux autres."
Etienne, Mouloud, Nino, Raphaël