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Publié le 27 Mars 2016

Rédigé par Lettres

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Publié le 25 Mars 2016

Le 24 mars 2016, les élèves de 1L et de 1S2 ont rencontré le poète Rémi Checchetto dans le cadre du Printemps des poètes et d'un partenariat avec la Maison de la poésie de Rennes. La rencontre a débuté par une lecture chorale d'un texte extrait de nous, le ciel.

A son tour, Rémi Chechetto a lu quelques textes extraits d'Apéro...

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Rédigé par Lettres

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Publié le 24 Mars 2016

Provocateur, grand amateur de Jazz, admirateur de Jaccotet et de Tarcos, Rémi Checchetto n'est pas un poète comme les autres. Il n'imaginait donc pas être lu dans les classes, comme il nous l'a confié le jour de notre rencontre avec lui, le jeudi 24 mars 2016. C'est un auteur polyvalent, qui écrit du théâtre, des romans, et de la poésie : il n'a pas de genre préféré, car pour lui un genre c'est « comme un moyen de transport ». Le genre choisi dépend de son projet en cours.

Dans monde ouvrier d'où il vient, le livre avait une grande importance. C'était un objet précieux et cher, dans tout les sens du terme. Sa passion pour l'écriture vient avant tout de la lecture. Il nous raconte que sa sœur avait une machine à écrire qu'il utilisait en cachette, si bien qu'il a commencé à écrire à 10 ans. A l'époque il s'amusait à modifier les livres de Pagnol. A notre âge, Checchetto savait déjà qu'il voulait être écrivain, bien qu'il ait obtenu un bac scientifique pour devenir médecin. C'est grâce à une professeure agrégée de lettres, Martine Schwartz, qu'il s'est véritablement intéressé à la littérature, et s'est lancé dans des études de journalisme. Il nous confie qu'il n'a pas eu de problème pour trouver un éditeur : pour lui, il suffit de regarder sa bibliothèque et de voir la maison d'édition la plus présente, et c'est celle-là qui nous correspond, sous réserve que nos écrits entrent dans leur ligne éditoriale.

Il nous donne sa définition d'un bon poète : c'est quelqu'un qui est à l'aise avec les mots, qui essaye d'exprimer quelque chose, et qui recommence quand il n'y arrive pas ou n'est pas satisfait. Ainsi, il ne se considère pas comme un « bon poète », par rapport à ses amis qui sont de grands poètes. Pour lui, il existe beaucoup de mauvais poètes, mais il ne se considère pas dans cette catégorie, car il est imité par les autres.Pourtant, la poésie reste quelque chose d'intime malgré une part d'auto-censure. De ce fait, Checchetto refuse d'écrire sur sa famille, même si plus tard il aimerait écrire sur son père mineur, « mais pas tant qu'il est encore en vie ! ». Son écriture est une forme d'écriture automatique : c'est le thème qui parle et qui s'exprime à travers tout son corps, si bien que tout se met à être écrit tout seul.

La poésie moderne, d'après lui traite de tous les sujets, mais pose le problème d'une difficulté de compréhension. Elle permet de jouer sur les mots grâce à des « copier/coller ». Cependant, la poésie populaire est moins « perchée » que la poésie dite « classique » qui a plus de contraintes. Il s'intéresse tout de même à ce type de poésie, qu'il trouve belle : il aime faire des alexandrins et des rimes car il trouve ça « joli ». C'est un travail qu'il aime, mais il préfère ses « petits trucs » : la seule obligation pour lui, c'est l'alphabet. Lorsqu'il travaille en vers, Checchetto préfère ceux de 6, 7 ou 8 pieds, car c'est plus « rock ». Ainsi, la poésie est liée à la musique : dans son livre de poésie, Nous, le ciel, - comme il aime qu'on l'appelle, n'aimant pas le terme de recueil qui exclut l'idée de cheminement - il écrit un air de jazz qu'il a lui même inventé qu'il appelle « tadoudida ». C'est « utile pour pécho », nous confie-t-il en souriant. Par ailleurs, il écrit des chansons en 8 pieds.

Mais ce qu'il faut surtout retenir de son rapport avec l'écriture, c'est que pour lui elle n'a pas de vertu thérapeutique : c'est avant tout un plaisir.

Son moment de travail préféré, c'est la matinée, bien qu'il « bricole » toute la journée. Pour lui, le matin c'est « sacré ». Parfois, il aime se laisser aller et écrit sans s'arrêter pendant presque 17 minutes. Bien que l'écriture soit souvent un travail solitaire, il aime collaborer avec d'autres : il a déjà travaillé sur des projets de spectacles, dont un opéra, et avec un webdesigner, car il aime travailler la forme. Même si le fond prédomine sur la forme, il aime s'amuser avec des symboles. Par exemple, dans Nous, le ciel, un des poèmes est uniquement composé d'étoiles, car c'est « joli ». Les mots sont importants pour lui : c'est la matière première de l'écriture et il « les écoute » et en « prend soin ». Bien qu'il ait déjà connu le syndrome de la page blanche, il n'en a pas peur : il a surtout peur de ne plus rien avoir à écrire. « Une page blanche, c'est comme une éternité, c'est triste et inutile ».

C'est un écrivain têtu, même si parfois il est difficile de dire les choses. L'actualité l'énerve, il en est chagriné, ça le touche, le bouleverse. Checchetto pense qu'il écrira sur ça lorsqu'il se mettra vraiment en colère, lorsqu'il aura ce qu'il appelle « l'inspiration de l'énervé ». Il a par exemple envie d'écrire sur les réfugiés à Calais.

Son projet du moment est un carnet de route. Il se déplace beaucoup pour ses projets comme pour réaliser Nous, le ciel qui a mis trois ans pour voir le jour. Il s'est basé sur des photos qu'il a prises du ciel durant ses déplacements. Après avoir écrit tous les textes, il ne lui restait plus qu'à les mettre en forme, mais il n'y arrivait pas. Il nous confie que ce livre est « un petit con » car il lui a demandé beaucoup de travail et d'investissement. Et c’est lors d'une nuit dans un hôtel F1 qu'il a réussi à trouver la forme et le titre de son livre. Ce fut un moment « magique » pour Checchetto. Il n'a aucun poème préféré dans son recueil. Ils demandent à être lus à voix haute puisqu’ils comportent peu de ponctuation. Pour lui la poésie n'a pas besoin de points ; la ponctuation ne s'utilise que dans les romans.

Cette rencontre avec Rémi Checchetto nous a grandement éclairés sur la poésie contemporaine et la poésie en général. Elle nous a permis de mieux comprendre le travail des poètes et des écrivains : l'écriture. 

 

Romane,  Anaël,  Lucille 1S2

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Rédigé par Romane, Anaël, Lucille 1S2

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Publié le 24 Mars 2016

          Dans le cadre du Printemps des poètes 2016, les élèves de 1L et de 1S2 ont rencontré Rémi Checchetto, le jeudi 24 mars 2016. Cette rencontre a permis un dialogue entre les élèves et le poète, ainsi les élèves ont pu lui poser des questions à propos du métier d'écrivain, de son recueil Nous, le ciel et de son expérience personnelle.

 

Rémi Checchetto dialoguant avec les élèves dans le CDI du lycée.

Rémi Checchetto dialoguant avec les élèves dans le CDI du lycée.

La naissance de l'écrivain

            Rémi Checchetto est né en 1962 en Meurthe et Moselle dans une famille d'ouvriers. Il se sent plus écrivain que poète, il est d'ailleurs avant tout auteur de roman et de théâtre. Sa passion de l'écriture lui vient de la lecture, et notamment de Marcel Pagnol. La machine à écrire de sa sœur qu'il empruntait quand il était enfant a également contribué à son envie d'écrire. Chez lui les livres étaient rares, protégés et précieux. Son premier projet professionnel était de devenir médecin. Il a donc fait un baccalauréat scientifique mais sa professeure de Lettres l'a poussé à écrire. Avant de devenir écrivain, il a été photographe reporter, vendeur d'encyclopédies à domicile, et il a mené des ateliers artistiques dont le but était de prouver que certains métiers existent, mais que d'autres peuvent être inventés.

              D'après Checchetto « on est les artisans de nos vies » !

Nous, le ciel

             Nous, le ciel est un livre de poésies qui a une histoire. En effet, les nombreux voyages de Checchetto sont accompagnés d'un projet d'écriture. Il a mis trois ans pour écrire ce recueil inspiré de photographies du ciel qu'il avait prises durant ses trajets. C'est dans un petit hôtel Formule1 à Périgueux qu'il a trouvé le titre et comment lier les poèmes entre eux. C'est là que lui est venue l'idée de ressemblance et de divergence entre nous et le ciel d'où le titre du recueil. Il ne pensait pas que son livre de poésies Nous, le ciel serait lu en classe, mais il en est très fier.

Couverture du recueil Nous, le ciel

Couverture du recueil Nous, le ciel

          Dans ce recueil il n'y a aucun point de ponctuation, pour laisser le lecteur lire comme il veut. Les points freineraient la lecture. De plus, il n'y a pas d'allusions volontaires à la religion, cependant Checchetto trouve intéressant le fait que certains lecteurs aient vu des messages cachés dans ses poèmes.

Son expérience d'écrivain

          Checchetto n'a pas de préférence pour un genre d'écriture. Il les compare à des moyens de transport et en change en fonction du sujet. Pour lui la poésie est réservée à des thèmes plus intimes tandis que le théâtre et le roman conviennent mieux à des thèmes moins personnels comme l'actualité et les récents attentats qui le mettent en rage et le bouleversent.

            Il travaille toute la journée en faisant plusieurs jets, mais le matin reste un moment sacré pour écrire. Parfois, il est très actif et peut écrire pendant plusieurs minutes sans s'arrêter. Il se laisse aller. Il ne sait pas d'où vient l'inspiration. Elle vient de tout et de rien. Il ne sait pas toujours comment il a réussi à écrire certains poèmes et c'est ça qu'il préfère dans l'écriture. Les mots sont sa matière première et il les écoute pour écrire. Il trouve belle la poésie « stricte ». Il écrit des alexandrins dans sa voiture. Mais il préfère les vers de 6, 7, 8 pieds car c'est plus « rock et dynamique » et la mise en chanson est facilitée. Sa poésie est donc rythmique et facilement mise en musique. Il travaille avec d'autres artistes notamment des musiciens, d'ailleurs Nous, le ciel a été transposé en opéra.

            La page blanche est fréquente et désagréable, Checchetto dit qu'elle est « triste comme l'éternité, inutile comme l'éternité ». Sa crainte est de manquer d'idée un jour et de ne plus savoir écrire. Il est souvent tenté de travailler la forme mais accorde plus d'importance au fond, il s'amuse avec la typographie.

            Il s'auto-censure. Il ne peut pas tout dire et préserve la vie de famille. Comme il dit « Quand on est sincère, on censure ». Il pense que les écrivains ne peuvent pas tout dire même derrière un personnage de fiction. La poésie moderne est populaire et peut parler de tout. De plus, il y a autant de variétés que de poètes. Le point faible est la compréhension difficile pour les lecteurs. Ce qui touche le plus, c'est ce qui nous concerne, comme il dit : « Il y a parfois des poésies qui sont des selfies de nous même ».

             Il préfère l'expression « livre de poésie » au mot "recueil" car ça montre un cheminement, une envie d'épuiser un sujet, une idée fixe. Il ne se considère pas comme un bon poète par rapport aux poètes qu'il connaît. C'est un poète différent des autres. Il a été inspiré par Tarkos et Jaccottet. Certaines de leurs phrases sont pour Checchetto des clés pour comprendre la vie, elles le stimulent, l'inspirent et le relancent. Il trouve que les grands poètes sont obstinés et à l'aise avec les mots, mais jamais satisfaits de leur travail.

Rémi Checchetto au CDI du lycée de l'Elorn

Rémi Checchetto au CDI du lycée de l'Elorn

Clarisse et Héodez 1S2

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Rédigé par Clarisse et Héodez 1S2

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Publié le 24 Mars 2016

Le jeudi 24 mars, notre classe de 1ère S2 et la classe de 1ère L ont eu l’honneur de rencontrer le poète Rémi Checchetto.

Ses débuts :

Cet auteur briotin écrit depuis trente ans. Cette passion pour l’écriture vient d’abord de la lecture. En effet, lorsqu’il était jeune, les livres étaient rares et précieux pour lui. Issu d’une famille ouvrière, son auteur favori était Marcel Pagnol et il a découvert l’écriture grâce à sa sœur qui possédait une machine à écrire. Sa passion lui vient aussi d’une ancienne professeur de français, une agrégée de lettres du nom de Martine Schwarz qui lui a donné goût à la littérature ainsi qu’à l’écriture. Il a retenu d’elle qu’il fallait “parler de là où vous êtes”. Il a appliqué ce précieux conseil en écrivant ses textes. Il dit d’ailleurs, non sans humour, des professeurs comme elle qu’ils sont des “tire-fesses”. Après avoir obtenu un baccalauréat scientifique, il a fait plusieurs travaux comme photographe reporter ou vendeur d’encyclopédies, mais il a toujours su qu’il deviendrait écrivain. Il a d’ailleurs trouvé immédiatement des éditeurs, en regardant où étaient édités les écrivains du même style que lui.

Son métier et ses inspirations :

Rémi Checchetto n’est pas seulement un poète, c’est aussi un auteur de théâtre et de roman. Il peut même écrire une partie de son roman et de la poésie dans la même journée. Son quotidien, très animé, est rythmé par l’écriture et diverses activités : il réalise des lectures de ses œuvres, souvent accompagnées de musique et anime également des ateliers d’écriture. En effet, cet auteur aime partager son travail avec d’autres personnes, sinon il se sent seul. De plus, il a l’occasion de se déplacer dans toute la France et même parfois à l’étranger pour ses ateliers, ses lectures ou simplement pour rencontrer ses lecteurs. Mais, même lorsqu’il ne les rencontre pas, il peut arriver qu’ils lui écrivent. Une femme de 26 ans lui a écrit, par exemple, que Nous, le ciel l’avait aidée dans sa vie.

Chacun de ses livres a une histoire : il se déplace souvent et en profite pour trouver l’inspiration et prendre des photos, du ciel par exemple. Il prend des milliers de photos lors de ses voyages. De plus, il nous a confié qu’il tenait un “carnet de route” dans lequel il essayait d’écrire quelque chose à chaque déplacement. Rémi Checchetto est très sensible au mots, c’est “sa matière première” : il les écoute, les observe et joue avec eux pour écrire. Certains poètes qu’il admire, comme Jean Cagnard ou Philippe Jaccottet, lui donnent également de l’inspiration. Lorsque vient la “page blanche”, il relit des œuvres, des phrases, des mots de ces poètes et cela le stimule : il retrouve l’inspiration. La musique a aussi une grande importance pour lui, en particulier le jazz. C’est sans doute pour cela qu’il est devenu un poète qui écrit “à haute voix” : son écriture a un rythme particulier et il joue toujours avec les sonorités.

Que pense-t-il de la poésie ?

Rémi Checchetto ne se considère pas encore comme un bon poète. Il définit un bon poète comme quelqu’un qui est à l’aise avec les mots, comme une personne têtue et obstinée qui n’est jamais satisfaite de son travail. Lorsqu’il souhaite exprimer quelque chose, il arrive rarement à le simplifier, c’est pourquoi il pense que ce qu’il écrit est assez complexe. Quand il écrit, il fonctionne toujours de la manière suivante: il choisit un thème, le travaille, garde le plus intéressant et jette l’inutile. Il nous a par la suite expliqué que le plus difficile était d’organiser les poèmes dans son “livre de poésie”.

Lorsqu'est venue la question de ce qu’il pensait de la poésie, moderne notamment, il nous a expliqué que par rapport au théâtre ou au roman, la poésie est plus “intime”. Elle traite de thèmes assez vastes et les registres qui la composent sont des “moyens de transports” qui permettent d’exprimer cette chose intime. De plus, il préfère sa poésie, qui est une poésie moderne, à la poésie classique. Il affirme que la poésie classique “est belle” mais qu’elle a beaucoup de contraintes.

Si on devait le définir, on dirait de lui qu’il est un écrivain du quotidien. En effet, il serait capable d’écrire un poème sur une cocotte minute nous a-t-il dit en plaisantant. Par exemple, il a composé un livre nommé Confiotes ou un autre : Apéro, il nous a lu un extrait de ce dernier pendant la rencontre. Cependant, même s’il écrit sur tout, il s’interdit de parler de certains sujets, et son écriture contient une part d'autocensure.

Nous, le ciel :

En classe, nous avons lu et analysé son ‘’livre de poésie’’ Nous, le ciel. “Ce livre est un petit con” nous a-t-il déclaré avant de nous demander de le noter avec humour. En effet, il lui a fallu trois ans pour l’écrire et le mettre en forme. C’est à Périgueux, dans un hôtel F1, qu’il a trouvé la solution: “C’est là que j’ai compris que mon livre ne s'appellerait pas « Le ciel », mais Nous, le ciel à cause de la ressemblance entre nous et le ciel”. C’est aussi à cet endroit qu’il a réussi à mettre en ordre son livre et à le résoudre “comme une équation en maths”. Lorsque nous lui avons demandé s'il pensait qu'un jour ses poèmes seraient étudiés en classe, ils nous a répondu qu’il ne s’y attendait pas et qu’il était touché. Une des particularités de ce livre est qu’il n’y a jamais de ponctuation à part les virgules, ce qui nous a intrigués. Il nous a expliqué que la ponctuation définissait un rythme, alors que sans, c’était à nous de le choisir. Ainsi le lecteur peut être en partie auteur. Enfin, il nous a dit qu’il n’avait pas de poème préféré dans Nous, le ciel. Il a, cependant, ajouté que ce qu’il préfère, c’est son étonnement lorsqu’il relit ses poèmes...

Notre impression sur la rencontre :

Rémi Checchetto a su nous parler, à nous, de simples élèves, et toujours avec humour. Il cherche à nous transmettre un message : « On est les artisans de nos vies. ». D'après lui, personne ne peut nous poser des frontières et nous empêcher de réaliser nos rêves.

Amélie, Corinne, Marie & Mathilde 1S2

 

 

 

 

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Rédigé par Amélie, Corinne, Marie & Mathilde 1S2

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Publié le 24 Mars 2016

Ce jeudi 24 mars, les élèves des premières L et S ont rencontré le poète et écrivain Rémi Checchetto dans le cadre d'un travail poétique sur son recueil Nous, le ciel. Cet échange de deux heures a permis aux élèves de poser leurs nombreuses questions. L'auteur est ainsi revenu sur son parcours, son œuvre, son travail, l'occasion pour les lycéens d'en découvrir un peu plus sur cette profession encore, pour certains, marginale.

Une enfance baignée dans l'écriture

Rémi Checchetto a commencé à écrire dès son plus jeune âge, et cette passion lui vient de la lecture. Ayant grandi «dans un monde ouvrier où le livre est précieux», il corrige dès ses 10 ans Marcel Pagnol, et modifie certaines phrases qui ne lui conviennent pas. Il tape même «des petits textes» sur la machine à écrire de sa sœur «dès qu'elle a le dos tourné». Les élèves s'interrogent : Checchetto pensait-il dès lors devenir écrivain? « Oui, répond-il sans réfléchir, ça a toujours été comme une évidence ».

Face aux lycéens, il a tenu à remercier sa «précieuse» professeure agrégée de lettres Martine Schwarz -avec qui il est encore en contact aujourd'hui- qui l'a propulsé, le poussant à continuer à écrire. «Je vous souhaite d'avoir des gens qui vous ouvrent en grand » a-t-il glissé aux lycéens, «il faut des passeurs pour la littérature», qu'il compare, un rien moqueur, à «des tire-fesses».

Après avoir obtenu son bac scientifique, il se cherche, veut devenir médecin, fait de la photographie, des petits boulots… Et il se fait finalement embaucher pour vendre des encyclopédies de porte à porte, un métier qui l'a d'ailleurs séduit : « J'aime bien entrer chez les gens ». Cette soif de rencontre se retrouve aujourd'hui dans son travail, lui qui est toujours en quête de collaborations uniques.

Un écrivain polyvalent

Rémi Checchetto touche à tout en littérature, et refuse qu'on le considère seulement poète : «Je suis écrivain». Il est en effet également auteur de romans et de pièces de théâtre. À ses yeux, les différents genres sont des outils, «des moyens de transports». Ainsi la poésie lui permet d'exprimer un ressenti interne, plus intime, tandis que le roman ou le théâtre, «grands, vastes» sont «tournés vers l'extérieur». Au théâtre, il signe les dialogues de Mais..., Le vent ou encore Manèges, des pièces mises en scène par François Lazaro ou Gilbert Meyer.

Un travail à plein temps

L'auteur de Nous, le ciel est un passionné. Il travaille sans répit, est toujours accompagné de son cartable, dans lequel sont rangés précieusement ses travaux en cours. Il aime d'ailleurs se pencher sur plusieurs projets en parallèle, travaillant par jets, les reprenant, les corrigeant.

Son inspiration

Il trouve de l'inspiration tout autour de lui, que ce soit à la vue d'«une cocotte minute», «d'une bagnole», d'un mot singulier qui le «stimule». Il confie ne pas écrire parfois pendant quelques jours, et ne nie pas une certaine peur de la page blanche, comme tout écrivain : «une page blanche, c'est inutile et triste comme l'éternité». Ne plus rien avoir à écrire, «c'est la plus grande peur du poète». Ses nombreux voyages à travers la France ont également été une source d'inspiration, grâce au «petit carnet» qu'il tient, où il annote ce qui lui vient à l'esprit. Mais sa «matière première» avant tout, ce sont les mots. Il confie y être très sensible : «je les écoute, je les observe».

Nous, le ciel

Se montrant d'abord très honoré de voir son œuvre étudiée - «je n'imaginais pas être lu par des lycéens» - , le poète raconte avec plaisanterie l'histoire de l'ouvrage, publié en 2007 après 3 ans d'écriture. Ce recueil, ou plutôt livre de poésie d'après l'auteur - «il y a quelque chose de l'ordre de la maturité qui va de poème en poème, un cheminement ; ce n'est pas un simple recueil» - lui a demandé un travail conséquent. Il a eu beaucoup de mal à l'écrire : «ce livre est un petit con» lâche-t-il en riant. La solution lui est apparue dans un endroit singulier : «J'ai trouvé le titre dans un F1 à Périgueux». C'est également en ce lieu, attablé au bureau d'une étroite chambre, qu'il a réussi à mettre en place le livre, à faire le «montage» comme il l'appelle : «Tout s'est fait là». Une tâche difficile pour lui, «comme un puzzle où chaque poème serait une pièce».

Ce livre de poésie a pour sujet le ciel, un thème «vague, dont chacun a une vision différente et personnelle», et qui l'inspirait depuis longtemps : «Je faisais des photos du ciel par la fenêtre du train, ou de ma bagnole». Il en a même quelques milliers, ce qu'il explique par le fait qu'il n'y ait «rien de plus infernalement photographiable que le ciel».

C'est un ouvrage novateur, étrange à la lecture... Checchetto aime déstabiliser ses lecteurs. On retrouve dans Nous, le ciel un style marqué, qui se caractérise notamment par des répétitions, l'absence de ponctuation, des symboles intégrés au texte, des tournures de phrases alambiquées. Et cela séduit..

Il a voulu vider, «épuiser un sujet», réussir à en tirer chaque détail. Pari réussi.

«Tadoudida tadoudida dida»

Checchetto écrit sans musique, mais son ouvrage est paradoxalement empreint de musicalité, ce qu'il revendique : «Nous, le ciel c'est un poème pour la bouche, à lire à haute voix», «je crois au souffle». L'absence de ponctuation permet au lecteur de trouver son propre rythme, comme dans un chant. Il évoque notamment en riant des lecteurs lui racontant qu'il se sont eux-mêmes surpris à lire son recueil à haute voix, à en chantonner les poèmes. La musique a d'ailleurs une place importante dans sa vie ; il apprécie tout particulièrement le jazz, et a évoqué avec les lycéens Billie Holiday : «Elle était forte celle-là ». Le jazz, c'est aussi pour lui «un bon truc pour draguer».

«Suis-je un bon poète ? Non, je ne crois pas.»

Sans doute par modestie, Checchetto dit ne pas se considérer pas comme un bon poète. «Les poètes que j'aime, ils sont énormes, et je ne pense pas être énorme». Selon lui, un bon poète est quelqu'un d'obstiné, de jamais satisfait par son travail. Il conseille vivement la lecture de Philippe Jaccottet, «il ne faut pas le louper», et de Jean Kobs, plus moderne.

Exigeant avec lui-même, il n'hésite pas une seconde à jeter ses mauvais textes. Son style lui plaît, il se définit comme un poète moderne, et comme un poète du quotidien. La poésie moderne à ses yeux, possède des  atouts et des inconvénients. «On peut s'occuper de tout», mais «il faut essayer de pas être trop loin des ses lecteurs, on peut être dur à comprendre». Mais au fond, «c'est fastoche de lire la poésie».

Son regard sur l'actualité

Lorsque que l'on l'interroge sur l'actualité , il lâche : « Ça m'énerve, ça me chagrine, ça me file la rage, ça m'émeut, ça me touche, ça me bouleverse ». « J'ai été à Calais » dit-il spontanément, « c'était important que je voie ce qui passe ». Mais il n'a pas souhaité écrire sur ce sujet, ce n'est « pas un journaliste » : il n'écrit jamais à chaud, un écrivain a besoin d'un « temps de macération».

Le titre de la première page du Ouest-France du jour l'a interpellé ; il s'agissait de Comment sortir du cauchemar? Il a exprimé son désaccord face à l'usage de ce mot : « Un cauchemar, il faut se réveiller, mais après il reste collé en nous, il nous secoue. Mais là, on a beau se pincer, le cauchemar est bien réel ».

Le mot de la fin

« Nous sommes les artisans de nos vies :

des fois on la subit, des fois on l'invente »

 

Simon, Noemi, Ugo, 1S2

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Rédigé par Noemi 1s2

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Publié le 24 Mars 2016

         Le jeudi 24 mars, dans le cadre du printemps des poètes, nous avons eu la chance de rencontrer le poète Rémi Checchetto. Nous avons pu lui poser des questions sur sa façon de voir la poésie, de travailler ou encore de voir le monde. Rémi Checchetto ne se considère pas comme un poète d'ailleurs il n'aurait pas voulu savoir qu'il allait devenir le devenir, même s'il savait qu'il serait écrivain. Il aurait voulu être médecin, a été photographe reporter et a même vendu des encyclopédies pour pouvoir entrer chez les gens, parce qu'il est très curieux et toujours en recherche de nouveautés. Sa passion pour l'écriture lui vient de la lecture. Dès son plus jeune âge, il s'amusait à corriger les écrits de Marcel Pagnol. Quand il lisait, il avait l'impression de pouvoir faire quelque chose avec cet objet précieux qu'est le livre. Il utilisait la machine à écrire de sa sœur et voir ses textes prendre forme de cette façon lui a vraiment donné le goût pour l'écriture. Il a passé un bac scientifique et a eu la chance d'avoir une très bonne professeur de littérature qui demandait à ses élèves de « dire de là où ils sont ».

          Quand on lui demande pourquoi il s'est intéressé au ciel, il répond qu'il aime les jolies étoiles. Il a fait quelques milliers de photos du ciel. Ce petit livre de poème lui a demandé trois ans de travail, car le ciel est très vaste. C'est dans un Hôtel F1 qu'il a trouvé le titre du livre et qu'il a réussi à résoudre "le problème de mathématiques" qu'est l'organisation d'un livre. Il dit qu'écrire n'est pas un problème, ce qui l'est davantage, c'est de faire s'emboîter les choses comme on fait un puzzle. Pour lui, il n'y a pas beaucoup de poètes qui ont réussi à concilier fond et forme dans un même ouvrage. Mais il ne pense pas être un bon poète tellement ceux qu'il aime sont impressionnants. Selon Rémi Checchetto, un bon poète va exprimer une chose à l'aide de mots, mais ne sera jamais satisfait de son travail.

           Ce qui angoisse le plus ce poète, c'est de ne plus rien avoir à écrire, de ne plus savoir écrire, car mal écrire ce n'est pas agréable. « Une page blanche est triste comme l'éternité, inutile comme l'éternité ». Sa matière première sont les mots, comme Tarkos et Jaccottet, il attend qu''il y en ait un qui le stimule pour écrire et ensuite il laisse le thème, le sujet parler. Il y a aussi une forme d'écriture automatique. Un jour quand son père ne sera plus de ce monde, il écrira sur son métier de mineur, il en a toujours rêvé car il trouve qu'il y a quelque chose qui rapproche l'écrivain du mineur.

 

« Je n'écris rien pour moi, sauf ma liste de course, qu'est ce que tu veux que je m'écrive ? L'écriture n'a pour moi aucune vertu thérapeutique. »

 

         Il se dit un écrivain pour la bouche, d'ailleurs lorsqu'il est en voiture, il fait des alexandrins qu'il laisse sur la messagerie d'amis dont il est sûr de tomber sur le répondeur. Le fait qu'il n'y ait pas de ponctuation permet plus de liberté ainsi que de retrouver son souffle. Nous, le ciel c'est aussi un opéra car il aime que ses textes soient adaptés au théâtre ou à l'opéra : il veut les rendre le plus vivant possible et il adore collaborer avec d'autres personnes, car c'est enrichissant. On le voit dans sa façon d'échanger avec nous. La poésie est un terrain d'échange, de partage, de divertissements. Nous avons passé une très bonne matinée en compagnie de ce poète qui trouve en la poésie moderne l'avantage qu'elle puisse s'occuper de tout, de la « bagnole » à la « cocotte-minute SEB ». C'est un poète populaire et qui arrive à toucher un large public.

Manon B. et Perrine, 1S2

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Rédigé par Perrine et ManonB, 1S2

Publié dans #Printemps des poètes 2016 en 1ère

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Publié le 23 Mars 2016

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Emilien, 1S2

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Rédigé par Emilien

Publié dans #Printemps des poètes 2016 en 1ère

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Publié le 23 Mars 2016

 

DidactiCiel

J'aime bien les titres avec des jeux de mots, même quand ils ne sont pas forcément bien réussis, mais ce titre pourrait expliquer que le recueil est un guide pour mieux comprendre le ciel, et mieux le connaître.

 

Emilien, 1S2

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Rédigé par Emilien

Publié dans #Printemps des poètes 2016 en 1ère

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Publié le 23 Mars 2016

Le 24 mars, les élèves de 1L et de 1S2 rencontreront Rémi Checchetto.

Petite bibliographie pour faire connaissance...

Rémi Checcetto, Nous le ciel

Rémi Checcetto, Nous le ciel

Rémi Checcetto, Jours encore après

Rémi Checcetto, Jours encore après

Rémi Checcetto, Puisement

Rémi Checcetto, Puisement

On trouvera ci-dessous des jeux d'écriture. Merci à JMLB pour ses bonnes idées.

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Rédigé par Lettres

Publié dans #Printemps des poètes 2016 en 1ère

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