Ma première impression sur ce recueil est plutôt mauvaise. On retrouve dans cet ensemble trop de répétitions, notamment des mots « eau » et « bouche ». Le thème fréquent de l’eau passe encore, mais l’utilisation abusive, relevant presque de l’obsession, du mot bouche alourdit le texte de façon conséquente et a contribué au manque d'intérêt que j'ai ressenti après plusieurs pages. A cela s’ajoute le ton employé, les trop nombreux parallélismes de construction entraînent une monotonie dans la lecture et de l’ennui.
Ensuite, les tournures de certaines phrases sont particulièrement disgracieuses à mon oreille comme dans « C’est à on que je dis de dire. ». Le langage est enfantin et, même si c’est le but recherché, dénué d’intérêt.
Il y a tout de même des points positifs. La mise en page particulière laisse des doutes sur la suivante (on a du mal à savoir si le poème est sur une ou deux pages). Cela donne une impression de lire des haïku, ce qui n’est pas désagréable. Au final seuls cinq vers m'ont touché dans ce recueil :
« On voudrait faire la guerre par lâcheté.
Pour ne pas qu’on se parle. »
(page 14)
« On est peuplé de choses énormes.
Trop grosses pour nous.
Qui ne peuvent pas sortir par la bouche. »
(page 15)
La poésie de ces vers me touche directement et je retrouve ici des sentiments que j’éprouve moi-même.
La phrase que j’ai choisie est celle qui m'a le plus touché : « On voudrait faire la guerre par lâcheté. » Je la trouve superbe. Elle est à l’antipode de l’image véhiculée au premier abord par la guerre qui est un moyen d’éviter le dialogue avec l’adversaire et, par la même occasion, de remettre ses idées en cause. L’issue peut alors laisser deux possibilités : en cas de victoire on impose sa vision et en cas de défaite on nous impose des idées par la force. En une phrase l’auteur exprime le fait qu’il est plus facile de déclarer une guerre que de conserver la paix.