Grünewald, le passé en peinture, Lou-Ann
Publié le 10 Janvier 2020
Avec Grünewald, Velickovic a voulu représenter les horreurs que les hommes font aux hommes. Depuis 1994, le peintre a beaucoup travaillé à partir de la Crucifixion du retable d’Issenheim. Sur cette toile peinte à l’huile en 2011, on aperçoit un homme, accroché à une croix en bois, sur laquelle se trouve une étiquette d’identification des morts. L’homme est lacéré au niveau des poignets avec une corde rouge. A vrai dire, on ne sait pas trop si c’est de la corde ou du sang, vu son état déplorable. Il est très maigre, blessé à certains endroits et sa tête est penchée vers le bas. Le peintre a talentueusement représenté la souffrance et la réalité du passé. Ces couleurs sombres sont troublantes et ne nous laissent pas indifférents.
C’est avec brio que le peintre a réussi à nous faire prendre conscience de la réalité du passé qui a forgé le monde d’aujourd’hui. Au-dessus du condamné, se tient un majestueux corbeau. Symbole négatif, oiseau de mauvaise augure, il est surtout vu comme l'oiseau noir qui vole au-dessus des champs de bataille pour se nourrir des cadavres. Sur cette œuvre l’animal est réalisé avec une précision à couper le souffle. Cela nous montre une fois de plus l’ingéniosité et le talent de Velickovic. Cette œuvre qui peut sembler choquante est une représentation du réel, ce qui est remarquable et touchant. C’est un don du peintre d’illustrer prodigieusement l’Histoire et ses horreurs.