"La part du fils" de J-L Coatalem, lu par Louis, 1G2

Publié le 18 Novembre 2019

Travail de mémoire, travail de deuil.

 

« Paol se serait éteint le 12 mai, à quarante-neuf ans. » Voici le mystère qui hante notre auteur, la mort de son grand père. Un long deuil qu’il va essayer de partager avec nous. Paol, breton né en 1894 à Brest, a fait la Première Guerre mondiale. Dans les années vingt, il est muté en Indochine puis rentre. Il rejoint sa femme, Jeanne, et ses deux enfants. À son retour naît Pierre, le père de Jean-Luc. Il travaille dans le civil, dans une imprimerie. À nouveau mobilisé en 1939, il revient dans le Finistère après la fin de la drôle de guerre. Dénoncé à la Gestapo pour des raisons que Jean-Luc ignore, il sera envoyé en Allemagne et y mourra. L’auteur, son petit fils, va tenter de revenir sur ses pas.

 

J’ai apprécié ce roman pour des aspects propres à J.-L. Coatalem ou historiques (il évoque tout le XXe siècle), mais surtout pour l’émotion de son message à la fois personnel et universel, car toutes les familles ont connu la Seconde Guerre mondiale. Universel, le deuil l’est tout autant et le sera toujours, car il est un passage presque immanquable dans la vie de chaque individu.

 

C’est également le plus bel hommage que l’auteur pouvait rendre à son grand père. Une figure héroïque que toute la famille Coatalem admire mais n’ose évoquer. J’ai été touché en tant que breton, né a Brest avec des origines de Telgruc sur la même presqu’île de Crozon (Kergat). J’ai moi même plusieurs aïeuls disparus pendant ces deux guerres, une famille avec un lien très fort avec Saïgon et l’Indochine française. Il a été très difficile pour moi de ne pas ressentir la douleur de ce petit-fils désemparé et je me suis identifié à l’auteur en pleine quête identitaire.

 

Merci à vous M. Coatalem, vous qui n’êtes pas breton par votre seul nom, mais aussi par ce passé que vous portez en vous et que vous avez tenté de partager avec le reste d’un monde. Paol n’est jamais revenu, certes mais grâce à vous sa mémoire est revenue en Bretagne.

"La part du fils" de J-L Coatalem, lu par Louis, 1G2

Rédigé par Lettres

Publié dans #Critiques littéraires - Goncourt 2019

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