Lizaïg
Publié le 1 Décembre 2022
Ernest Pignon-Ernest pratique l'art urbain : il utilise les feuilles de papier journal et dessine au fusain. Ensuite il placarde ses dessins dans la rue à des endroits choisis méthodiquement. Ses œuvres sont donc éphémères, puisqu'elles sont au contact des intempéries du quotidien.
L'œuvre que j'ai choisie se nomme Derrière la vitre, c'est une photographie réalisée en 1996. Elle représente une femme dans une cabine téléphonique, qui se reflète plusieurs fois sur les parois en verre.
Ernest Pignon-Ernest défend des idées à travers ses dessins. La photographie est à la fois sombre et lumineuse, elle se passe la nuit ; on perçoit vaguement les feux des voitures et l'éclairage public. La jeune femme semble triste, elle a la tête appuyée contre la paroi vitrée, et son reflet produit une impression d'infini, comme lorsque deux miroirs sont face à face. Ernest Pignon-Ernest a dit que « les cabines téléphoniques pouvaient être le théâtre de drames quotidiens». Chacun peut s'identifier à cette femme et à sa tristesse. Certains y verront une mélancolie liée à la maladie, d'autres à la mort, à la souffrance, aux difficultés au travail, à la famille ou à des soucis financiers.
L'artiste laisse la possibilité aux spectateurs d'imaginer l'histoire de cette femme. Il plante un décor triste et l'imagination des gens écrit le reste en fonction de leur propre vécu. En cela, l'œuvre est puissante car elle touche un plus grand nombre de personnes. De plus, elle est située dans un lieu très fréquenté, ce qui permet aux passants de la voir.