Une rencontre qui lève le voile sur le métier d'artiste.
Publié le 3 Avril 2015
Pour aborder au mieux la rencontre avec Bertrand Menguy, les élèves avaient fait le point sur leurs interrogations et préparé avec leurs professeurs une série de questions à poser. Lors de l'échange, ils sont revenus sur sa vie et sur son travail, l'occasion pour les lycéens d'en découvrir un peu plus sur cette profession encore, pour certains, marginale.
Abordant d'abord son parcours, Menguy a affirmé avoir interrompu des études de droit en 1985 pour se lancer dans la peinture tardivement : « J'ai écouté mon intuition », confie-t-il, « je suis là où j'ai envie d'être » Après une année préparatoire, il a intégré avec succès l'école des Beaux-Arts de Paris, où il a passé 5 ans à perfectionner son art. Revenant à un passé plus lointain, Menguy se rappelle également avoir toujours été « sensible aux arts manuels », et ce « depuis le jardin d'enfants ».
Ayant vécu par périodes de la vente et de l'exposition de ses œuvres, cela n'est pour l'instant plus possible pour lui : « Très peu d'artistes vivent de leurs œuvres, et je n'en fais pas partie », explique-t-il. Néanmoins, il a la chance de vivre de l'art, notamment d'ateliers et de rencontres autour de sa passion.
Lorsque les élèves lui ont demandé d'où venait son inspiration, Menguy a annoncé sans hésitation : « De partout. » Et de poursuivre : « L'inspiration me vient de la nature, d'autres œuvres, de vieux bouquins […] ». Il affirme par ailleurs se sentir très proche de certaines périodes historiques. Ainsi, les arts premiers sont sa plus grande source d'inspiration, et il « passe des heures au quai Branly ». De l'époque contemporaine, il retient Paul Klee, Rebeyrolle ou encore Twombly, tout en affirmant qu'il « ne vit pas sans les œuvres des autres ».
Menguy se qualifie par ailleurs lui-même « d'artiste à pratiques multiples ». La peinture a beau être son milieu de prédilection, il s'adonne également à la sculpture, à la gravure, ou même à la faïence, de sorte qu'il s'enrichit continuellement. Pour apprendre ces nouvelles techniques, il fait appel à des artistes spécialisés dans les domaines qui l'intéressent. Il confie même s'essayer à l'écriture : « J'écris beaucoup, mais je ne sais pas si c'est à lire ».
S'attardant surtout sur la peinture, l'artiste a expliqué notamment que, pour lui, « la peinture, c'est le monde du silence » et que ses œuvres n'ont donc pas de message particulier à véhiculer. Un point de vue paradoxal puisque les mots sont très présents dans ses tableaux et qu'il affirme peu après que « l'alphabet, c'est une ossature ». Il a également pu évoquer son « vocabulaire » artistique, revenant sur les signes marquants de ses œuvres. Interrogé sur l'idée de mort qui semble récurrente dans ses tableaux, il dit: « Penser à la mort, c'est penser à la vie ». Il a évoqué la notion de temps et sa proximité avec « ce qu'il s'est passé avant ».
Pour conclure la séance, Bertrand Menguy a répondu à des questions plus concrètes concernant sa peinture, expliquant ainsi la signification de certains de ses tableaux et permettant aux élèves de mieux les aborder dans leur travail d'écriture.
Les lycéens ont pu découvrir que Bertrand Menguy est avant tout quelqu'un de passionné : « Je me lève le matin, je pense peinture ; je me couche le soir, je pense peinture ».
Amélie, Noemi, Marianne