Eldorado - Sniper.

Publié le 11 Mai 2011

 

 

 

 

    La chanson Eldorado du groupe Sniper résume pour moi parfaitement l'œuvre de Laurent Gaudé. En effet, elle raconte le destin de deux frères forcés de quitter leur pays natal afin de pouvoir obtenir des soins pour l'un d'eux : 

" [Aketo]
Moi je suis atteint par une maladie grave et redoutable
J'ai espéré être soigné mais celle-ci est incurable
Tant de soins tant de médecins me disant ne pouvoir rien faire 
Ne disposant pas de moyens nécessaires

[Tunisiano]
On m'a parlé de l'Occident de sa science
De ce joli continent de nos chances
De l'argent qu'il procurait en abondance ". 

     De même dans le roman, Soleiman tente d'atteindre l'Europe afin de pouvoir offrir des soins à son frère Jamal, contraint de rester au pays à cause de sa maladie. On retrouve dans la chanson autant que dans le roman l'espoir que l'Occident représente pour ces hommes qui tentent la traversée afin de fuir la misère. 

 

 

     De plus, les deux premiers couplets nous rappellent le passage où Soleiman raconte la dernière soirée avec son frère, leurs adieux à leur pays et les souvenirs qui leur resteront : le café, la place de l'Indépendance, les dattes... 

 

" [Tunisiano]
J'aime la douceur du temps le regard vers le large
J'aime la douceur du vent qui me caresse le visage 
J'aime m'évader le regard vers l'horizon
Cette mer est un immense mur de prison

[Aketo]
Moi j'aime ce pays qui m'a vu naître
J'aime ces paysages qui passent du désert à la verdure
J'aime cette terre pure celui de mon village au beau milieu de la
nature
J'aime nos coutumes nos traditions notre culture ".

 

 

     Cette chanson évoque également l'horreur des étapes que doivent traverser les clandestins : trouver un passeur, faire face à l'attente, embarquer sur un navire surchargé et faire face à la mer, pour finalement être interceptés par les gardes-côtes. Cela nous rappelle le récit que la femme du Vittoria fait à Salvatore Piracci. On retrouve également ce dernier dans le rôle de garde-côte, parcourant la mer afin de sauver les immigrés.

 

 

    Enfin, les paroles évoquent également la lâcheté des hommes organisant ces voyages :

[Tunisiano]

Soudain tout va trop vite là les marins se mettent à crier

Pris de panique ils nous demandent de sauter ".

A nouveau, on peut établir un lien avec l'expérience de la femme du Vittoria. La recherche par les passeurs de leurs propres intérêts et la lâcheté de l'équipage qui abandonne l'embarcation condamnant son enfant à la mort. 

 

 

     Cette chanson, émouvante et réaliste, décrit en musique ce que Laurent Gaudé nous fait partager au travers de son roman.

 

Noémie - 1ES

 


 

Rédigé par Lettres

Publié dans #Eldorado de Laurent Gaudé - 1 ES - 2011

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