Concours Monory - Fabien - BTS1DRB
Publié le 5 Février 2015
Pour créer ce cliché, je me suis inspiré de plusieurs faits. Premièrement j'ai pris pour base le tableau d'Edward Hopper s'intitulant Nighthawks signifiant les noctambules (ceux qui vivent la nuit) ou plus littéralement, « les oiseaux de nuits ». C'est une métaphore. L'idée de ce tableau viendrait du roman The killers (Les tueurs) écrit par Ernest Hemingway en 1927.
J'ai trouvé une description de ce tableau sur un PDF en ligne (http://www.iboulais.fr/techno3/telechargements/dnb-3013_epreuve-hda_edward.pdf) :
• Le format horizontal, très allongé, du tableau rappelle le format des écrans de cinéma "Cinémascope" pourtant, ce n'est que onze ans plus tard que sortira le premier film à ce format
• Le tableau est un plan d'ensemble, pris à hauteur de regard, dans une rue sombre, la nuit. Les 2/3 de l'image sont occupés par "l'aquarium" que forme le bar violemment éclairé.
• Le temps semble "suspendu" dans l'image, comme si on avait appuyé sur la touche "pause" : on ne sait pas si les personnages, des gangsters, se retrouvent au bar où s'ils vont en partir pour commettre quelque méfait.
• Qui est la femme, en rouge ? Une complice, la victime, une prostituée, une femme qui passait juste par là par hasard après une soirée ? Nul ne peut le dire.
• Ce qui est sûr, c'est que l'idée du tableau est directement inspirée de ces films "noirs", des films de gangsters dont Hopper était friand, et qu'il regardait quand il manquait d'inspiration.
J'ai aussi pris ce tableau car Jacques Monory a rendu un hommage à Hopper en reprenant un de ses tableaux.
Dans mon cliché, une sorte de scénario se dessine. On devine une rivalité ou un désaccord engendrant un règlement de comptes. Dans le bar se trouvent deux gangsters, celui qui se trouve au centre de l’œuvre se fait abattre. L'homme au premier plan est le chef d'un groupe de gangsters, de mafieux, reconnaissable à son cigare. Il est là pour vérifier que la mission confiée à son homme de main, placé à la fenêtre, est bien effectuée.
J'ai employé plusieurs façons de faire de Monory. La ligne blanche plus haut, représente le tir de l'homme de main. La seconde ligne représente l'idée que c'est l'homme au cigare qui veut la mort de l'homme visé, comme si c'était lui qui avait tiré. Après tout, on ne voit pas son arme, chacun peut imaginer ce qu'il veut. Monory emploie souvent des lignes blanches dans ses tableaux, comme dans la série Opéra glacé mais aussi dans For all that we see or seem, is a dream within a dream. Je suis resté dans l'idée de films noirs américains avec des habits (chapeaux...), des armes, des décors de cette époque.
J'ai utilisé la couleur bleue comme le faisait Monory pour « protéger » le spectateur de l’œuvre. Il y a aussi du rose qu'il a utilisé pour sa première série, mais qu'il trouvait plus difficile à manier. Si l'on pousse la réflexion, on peut se dire que les gens se trouvant dans la zone bleutée sont plus en sécurité que ceux dans celle en rose. Il y a également cette grande croix au milieu, visant la victime du tableau comme sur plusieurs de ceux de Monory, mais en plus prononcé et généralement de couleur noire (exemple : Supplément pour Topino-Lebrun). Dans le tableau Out of blue il met en scène le poing de sa femme qui casse l’œuvre en plusieurs morceaux. Dans mon image, le tir de l'arme a séparé et rejeté une partie du tableau pour faire place à une explosion de sang venant de l'homme abattu. Cela nous fait penser aux taches de sang qui coulent sur les tableaux de la série Opéra glacé.
Pour finir, j'ai mis en scène une fusillade, Jacques Monory aimait mettre des armes, en action ou non, dans ses tableaux. J'ai repris cette idée souvent évoquée, comme dans N°11. Série B. Cette fusillade entraîne la mort d'un « nighthawk », la chute d'un gangster c'est pour cela que j'ai choisi le titre Fall of a nighthawk.
Le tableau original :