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Publié le 10 Janvier 2020

Pour clore un travail d’argumentation sur les débats esthétiques, les élèves de 2I ont visité l’exposition Veličković au Fonds Hélène et Édouard Leclerc pour la Culture (à découvrir jusqu'au 26 avril). Sa peinture, d'une rare force, ne pouvait pas les laisser indifférents.

Au retour, chacun a rédigé une critique sur le tableau de son choix en s’inspirant de textes lus en classe (E. Zola, T. Gautier, Champfleury...).

La classe de 2I visite l'exposition Veličković au FHELLa classe de 2I visite l'exposition Veličković au FHEL
La classe de 2I visite l'exposition Veličković au FHEL

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Publié le 10 Janvier 2020

Exit, Vladimir Veličković, 1988, huile sur toile, 198x146cm, collection particulière

Exit, Vladimir Veličković, 1988, huile sur toile, 198x146cm, collection particulière

     Vladimir Veličković est un artiste contemporain dont de nombreuses œuvres sont exposées aux Capucins, à Landerneau. Il est né à Belgrade, le 11 août 1935, et a vu sa ville natale détruite à l’âge de six ans. Ses toiles sont le témoignage du traumatisme de l’occupation allemande. Il est mort le 29 août 2019 juste avant la rétrospective que lui consacre le Fonds Hélène & Édouard Leclerc (FHEL).

       Exit est une huile sur toile. Elle représente la condition humaine qui marche vers un destin sombre et torturé. Un homme nu, à la musculature saillante, est au centre du tableau, mais sa peau est grisâtre et maculée de sang jusqu’aux pieds. Il nous tourne le dos en s’engouffrant dans un lieu sombre. Il est en mouvement mais ses épaules sont basses, nous ne voyons pas sa tête. Il passe une porte encadrée de murs rouges. Il marche sur un chemin unique en laissant des traces de sang.

     Il passe la porte, mais de l’autre côté le noir profond est inquiétant. La palette chromatique de Veličković est restreinte ; le noir est une couleur selon lui, mais les murs rouges qui encadrent le passage ne nous rassurent pas sur le destin de cet homme. Le jeu des couleurs renforce l’intensité de l’instant. La beauté sculpturale du corps s’oppose à l’absence de tête. Cet homme de Veličković n’a pas d’identité. La toile, qui au premier regard nous semble moins choquante que la majorité de ses autres œuvres, est finalement beaucoup plus inquiétante. Son titre, Exit, pourrait exprimer un espoir d’avenir, mais il s’oppose au tourment que nous ressentons quand nous la regardons. C’est une œuvre qui mérite toute notre attention et qui ne nous laisse pas indifférents.

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Publié le 10 Janvier 2020

Vladimir VELICKOVIC, Poursuite, 1977, Huile sur toile, 196 x 146cm, trois panneaux

Vladimir VELICKOVIC, Poursuite, 1977, Huile sur toile, 196 x 146cm, trois panneaux

Vladimir Veličković est un peintre, dessinateur et graveur français d'origine yougoslave réputé pour son art dur, mais également très puissant. Pourtant je trouve ses peintures extrêmement fades : elles manquent de couleur. En effet, il utilise principalement des nuances de gris et son œuvre Poursuite ne fait pas exception malgré les quelques touches de rouge et de jaune. Comme à son habitude, Veličković n'a laissé aucune place à la nature.

 

Poursuite est constituée de trois panneaux, chacun d'entre eux mesurant 196 x 146cm. Cela en fait une œuvre particulièrement grande. Elle a pour seul décor un mur de brique noir et un parquet. Sur chacun des trois panneaux, est représentée une action différente, chacune se suivant dans le temps. Sur le premier, Veličković a représenté un homme nu, sans visage, qui court vers le panneau de droite poursuivi par des rats. Sur le deuxième, on voit ce même homme qui saute vers l'avant, avec les rats toujours à ses trousses. Et enfin, le dernier le représente qui tombe et se fait manger par les rats. Ici ils symbolisent le mal. Veličković représente l'impression de mouvement par des flèches ainsi que par la reproduction parfaite de la musculature humaine. Il s’est beaucoup inspiré d’Eadweard Muybridge, un photographe britannique du XIXème siècle renommé pour ses recherches sur la décomposition photographique du mouvement. C’est en partie grâce à lui qu’il a commencé à représenter de plus en plus de mouvement dans ses peintures.

 

Ce tableau représente bien l'art de Veličković et il est impressionnant, non pas par sa beauté, mais par la dureté du message qu'il transmet, le rat représentant la mort qui tente tant bien que mal de rattraper l'homme.

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Publié le 10 Janvier 2020

Sans nom , 2001, huile sur toile, 240 x 644 cm, 2 panneaux (Détail)

Sans nom , 2001, huile sur toile, 240 x 644 cm, 2 panneaux (Détail)

Vladimir Veličković a toujours eu un goût très prononcé pour la noirceur. Sans nom est une huile sur toile des plus réussies. Elle évoque le calvaire des rescapés de conflits, des mutilés de guerre.On y voit des visages, difformes et méconnaissables. Certains ont le crâne quasiment apparent, d'autres l’œil en sang. Ces visages presque inhumains nous font penser à des créatures assoiffées de sang, telles des goules sorties tout droit d'une des œuvres de Sui Ishida. Ils évoquent l'inhumaine violence de la guerre et la déshumanisation des personnes mutilées dans les conflits, bien qu'innocentes.

 

On ne distingue aucun vêtement sur les corps des 56 protagonistes, seulement des ombres et des éclairages différents. Impossible de savoir si ce sont des soldats ou des civils. On peut essayer d'imaginer le genre de certains, mais rien d'autre, ni la couleur de peau, ni le caractère, ni les expressions : on ne décèle aucune lueur d'humanité dans le fond de leurs yeux qui sont pour la plupart noirs, dissimulés dans l'ombre ou ruisselants de sang.

 

Ce travail est digne de celui d'un maître. La plupart des peintres de guerre comme René-George Gautier ou encore Ivor Henry se contentaient surtout de décrire les champs de bataille, non les victimes oubliées de l'histoire. Veličković l'a fait, attirant la lumière sur ce sujet dans sa noirceur habituelle, à la manière d'un Otto Dix. Un travail engagé qui reflète bien les traumatismes qu’il a pu subir, témoin de conflits armés depuis sa jeunesse. Du grand art digne du tableau Guernica de Picasso ou du Tres de Mayo de Goya !

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Rédigé par Lettres

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Publié le 10 Janvier 2020

Crucifixion, 2011, huile sur toile, 325 x 225 cm

Crucifixion, 2011, huile sur toile, 325 x 225 cm

Durant sa carrière, Vladimir Velickovic a fait une série de tableaux qui font froid dans le dos. Une d’entre elles s’intitule Crucifixion. Velickovic a voulu nous faire vivre les horreurs de la guerre. En effet, cette peinture de 2011, est très angoissante et nous met mal à l’aise. Elle nous donne l’impression d’un univers assez glauque. A première vue, on peut distinguer un homme nu, mourant complètement déchiqueté, accroché à un poteau par des cordes. Deux corbeaux se tiennent chacun à un bras de l’homme. On peut penser qu’ils sont en train de le manger et imaginer que c’est eux qui l’ont déchiqueté. La présence de ces deux corbeaux nous fait penser au malheur et au désespoir. Quand on se focalise plus sur l’arrière plan du tableau, les couleurs sont très sombres et tristes. Il n’y a aucun paysage. On peut se dire que les ténèbres cachent l’envers du décor.

J’aime particulièrement cette œuvre parce que Velickovic nous fait plonger dans l’horreur de la guerre et de la mort. Le fait d’avoir vécu la guerre lui donne une grande inspiration et malgré la dureté de la scène, il fait preuve d’esthétisme. Je trouve l’œuvre originale, car très peu de peintres peignent des tableaux aussi durs à regarder. Néanmoins des personnes sensibles pourraient être choquées, voire traumatisées en voyant ce tableau.

 

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Publié le 10 Janvier 2020

Feu , 2005, huile sur toile, 250 x 500 cm ( Collection particulière)

Feu , 2005, huile sur toile, 250 x 500 cm ( Collection particulière)

Peinte en 2005 par Velickovic, Feu est une huile sur toile de grande taille (250 x 500 cm) où les couleurs sont peu présentes et sombres. On peut voir du gris du noir et un peu de rouge. Ce sont des couleurs assez tristes qui reflètent un paysage de désolation car on ne trouve aucune végétation. Au centre du tableau, un peu en arrière plan, on observe un feu rouge avec de la fumée noire et grise qui se mélange avec le gris du ciel, d'où le titre. On y trouve aussi une petite lueur blanche. On peut observer au premier plan la silhouette de corbeaux sur un sol noir et au centre, devant le feu, un cratère.

Au premier coup d’œil, on peut voir qu'il n'y a pas de végétation. On pourrait croire que c'est un paysage désertique, en feu, avec la terre brûlée. Mais si on le regarde de plus près, on observe des cratères qui ont sûrement été creusés par des bombes, ce qui a provoqué le feu. On peut en déduire qu'il a voulu représenter une scène de guerre.

Velickovic est un artiste original. Ses œuvres ne sont pas du goût de tout le monde, car il y a peu de couleurs. Il utilise surtout le noir et le rouge. Le spectateur peut éprouver de la tristesse en regardant ses tableaux. Le rouge qu'il utilise la plupart du temps peut représenter le feu ou le sang. Le noir représente les couleurs des ténèbres. Ce sont des tableaux tristes et morbides.

C'est un paysage chaotique avec du feu et un cratère. Mais face à cette gigantesque toile, on a l'impression d'être dans le tableau. C'est justement l'effet escompté.

Cette gigantesque œuvre m'inspire de la tristesse et de la désolation. Cependant c'est celle que j'ai préférée, car elle me paraît captivante et c'est celle qui me parle le plus. Et puis elle reste agréable à regarder, elle réussit à nous faire réfléchir et à nous interroger sur la guerre, nous procure des émotions fortes comme la tristesse ou encore de la colère. Cette grande œuvre de Velickovic est en tout point réussie.               

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Publié le 10 Janvier 2020

Grünewald, VELICKOVIC, 2004, huile sur toile, 210 x 150cm

Grünewald, VELICKOVIC, 2004, huile sur toile, 210 x 150cm

        Toute l'attention est dirigée sur la main, ensanglantée, clouée à la poutre de bois, en pleine souffrance. Un Christ, dépourvu de tout élément divin, sans couronne d'épines ni cheveux. Velickovic a représenté un homme crucifié, dont le corps reflète toute la douleur qu'il peut ressentir. Sa tête repose sur un de ses bras attachés, comme résignée et son visage est fermé. On ne sait pas si ses yeux sont ouverts.

      La seule petite source de lumière, en arrière plan, fait ressortir une scène sombre, avec comme seule couleur le rouge du sang de cet homme et celui de la corde qui l'attache. La main ouverte, qui essaye de s'étirer vers la lumière, laisse penser qu'il y a encore de la vie.

    Ce tableau se nomme Grünewald en hommage au peintre allemand du XVème siècle, Matthias Grünewald, qui travaillait sur la douleur et la Passion dans ses peintures. Mais contrairement à ses œuvres, celles de Velickovic n'ont aucune dimension religieuse. Matthias Grünewald avait peint un tableau sur la crucifixion du Christ. Ici on sait, grâce à l’étiquette attachée sur la poutre, que c'est un homme, banal, sans identité. Cette œuvre est aussi bouleversante que poignante. Je vois ici la cruauté que les hommes peuvent avoir entre eux, les blessures qu'ils peuvent s'infliger.

   Dans ses peintures Velickovic s'inspire également des scènes de guerre qu'il a vécues, de toute sa connaissance de la barbarie et de la brutalité dont les hommes sont capables.

   L'artiste a réussi à faire passer un vrai message plein de sens dans cette œuvre : c'est son tableau le plus frappant et le plus troublant. Je suis touchée par le contraste entre la détresse représentée par le visage de l'homme, et l'espoir que la main ouverte vers la lumière veut saisir.

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Publié le 10 Janvier 2020

Pitbull, 2011, Encre de chine et encre rouge sur papier

Pitbull, 2011, Encre de chine et encre rouge sur papier

La composition présente plusieurs dessins à l’encre noire essentiellement. Quelques touches de rouge, symbolisant le sang, donnent un caractère plus réaliste à la création (reflet miniaturisé du « monstre », humain décharné, flèches). Le personnage principal se situe en haut à droite ; il a donné son nom à l’œuvre, « Pitbull ». Ce tableau montre la souffrance, mais surtout la mort, avec des corps déchiquetés, démembrés (squelettes, crânes, etc...). Par le dessin Vladimir VELICKOVIC nous communique ses sentiments : la tristesse, le drame, la cruauté, le passé, la vie, la mort. Les squelettes représenteraient les personnes les plus faibles sous la domination d’un chien de combat en pleine course, avide de sang et de chair, véritable double de l’être humain, symbole d’une extrême violence.

 

Dans la triste époque qu’a vécue le peintre, ce dernier montre bien l’atrocité de la guerre qui transforme le meilleur ami de l’homme en prédateur féroce. Les morceaux de papier déchirés et recollés, visibles sur la toile, pourraient signifier un agacement lorsque l’artiste n’était pas satisfait de lui-même, mais je me prends à penser qu’ils peuvent représenter des sentiments, des souvenirs, des rêves. Malgré les épreuves, ils sont toujours là, ils luttent contre les atrocités pour rester dans nos esprits et nos cœurs.

 

Vladimir VELICKOVIC fait ressortir parfaitement ce choc et cette prise de conscience, cette toile est loin d’être abstraite, plus on la regarde, plus on est inspiré. BRAVO !

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Publié le 10 Janvier 2020

Descente, 1989, huile sur toile, 285 x 195 cm

Descente, 1989, huile sur toile, 285 x 195 cm

La toile est rectangulaire, positionnée en format portrait. A droite un triangle occupe la moitié de la composition. L’hypoténuse représente une montée : cinq marches mènent au vide, à la fin du triangle rectangle. Sous ces marches, des repères de mesures font peut-être référence aux années d'études d'architecture. Ce triangle fait aussi penser à une guillotine. C'est pour cela que le corps qui marche n'a pas de tête. Le rouge est très présent et fait penser au sang des hommes après les horreurs du passé : Velickovic a vécu la seconde guerre mondiale.

Cette toile est sombre. Je ne l'aime pas, car je la trouve triste, sans vie. Pour moi elle est beaucoup trop noire. Je préfère les tableaux avec davantage de couleurs. Je ne pourrais pas l'acheter et l'exposer dans mon salon. Cette œuvre n'est pas commune : un escalier n'a rien à faire sur une guillotine ou alors le peintre veut nous faire comprendre qu'il descend vers la mort, comme le suggère le titre.

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Publié le 10 Janvier 2020

Grünewald, huile sur toile, 325 x 225 cm, 2011

Grünewald, huile sur toile, 325 x 225 cm, 2011

Avec Grünewald, Velickovic a voulu représenter les horreurs que les hommes font aux hommes. Depuis 1994, le peintre a beaucoup travaillé à partir de la Crucifixion du retable d’Issenheim. Sur cette toile peinte à l’huile en 2011, on aperçoit un homme, accroché à une croix en bois, sur laquelle se trouve une étiquette d’identification des morts. L’homme est lacéré au niveau des poignets avec une corde rouge. A vrai dire, on ne sait pas trop si c’est de la corde ou du sang, vu  son état déplorable. Il est très maigre, blessé à certains endroits et sa tête est penchée vers le bas. Le peintre a talentueusement représenté la souffrance et la réalité du passé. Ces couleurs sombres sont troublantes et ne nous laissent pas indifférents.

 

C’est avec brio que le peintre a réussi à nous faire prendre conscience de la réalité du passé qui a forgé le monde d’aujourd’hui. Au-dessus du condamné, se tient un majestueux corbeau. Symbole négatif, oiseau de mauvaise augure, il est surtout vu comme l'oiseau noir qui vole au-dessus des champs de bataille pour se nourrir des cadavres. Sur cette œuvre l’animal est réalisé avec une précision à couper le souffle. Cela nous montre une fois de plus l’ingéniosité et le talent de Velickovic. Cette œuvre qui peut sembler choquante est une représentation du réel, ce qui est remarquable et touchant. C’est un don du peintre d’illustrer prodigieusement l’Histoire et ses horreurs.

 

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