« Bon-jour »
Le jeudi 19 mars, nous avons rencontré le poète Mickaël Gluck. Il a commencé par nous souhaiter « bon-jour » en insistant sur la séparation entre le "bon" et le "jour". Pour lui, il n'y a rien de plus essentiel que cette « bénédiction » qui doit débuter toute rencontre, Il nous a d'ailleurs dit « mon enracinement, c'est de pouvoir aller vers l'autre ». Michaël Glück est un homme bienveillant, pour qui la fraternité est une chose essentielle, et cela se retrouve dans ses poèmes.
«La poésie, c'est 10% d'inspiration,90% de transpiration »
Voilà ce que ce répond le poète à une question sur la source de son son inspiration. Il nous a dit qu'il se méfie de l'inspiration. Pour lui, la poésie relève plus d'un véritable travail que d’une idée inspirée. C'est la recherche du poète qui fait le poème. Son unique inspiration, ce sont les mots et le silence.
« L'autre éclaire le poème »
Il nous a dit que notre lecture lui avait révélé à quel point son poème 100 papiers était oral. Pour lui, la poésie vit par ses lecteurs. Elle est bien le résultat du travail du poète, mais sans lecteur, il n'y aurait pas de poésie. Le lecteur interprète à sa manière le poème et lui permet de vivre même à travers les siècles. C'est un dialogue entre l'auteur et le lecteur, l'un n'est pas supérieur à l'autre et l’œuvre a besoin des deux pour exister.
« Dire le maximum de choses avec le minimum de mots »
C'est ce qu'est véritablement un poème à ses yeux. Un message court qui laisse passer toute une émotion, une critique... Le lecteur doit percevoir ce que l'auteur veut lui transmettre et lui faire partager en peu de mots. Quand on s'entend, une véritable harmonie existe entre le poète et le lecteur il n'y a pas besoin de beaucoup de mots pour se comprendre.
« A quoi sert la poésie?
A rien. »
C'est avec surprise que nous avons entendu la réponse de Michaël Glück. Pour lui, la poésie est inutile. Mais elle fait plaisir et il aime la poésie. Tout ce qu'on aime n'a pas besoin d’être utile.
« Sans la poésie, je ne serais pas de ce monde »
Voilà comment ce poète envisage sa vie sans la poésie. C'est tout à la fois beau et contradictoire : comment une chose inutile peut-elle être vitale ? Il nous dit que l'air est inutile, mais qu'il nous est vital. Ainsi, il existe une différence entre ce qui est utile, qui nous sert et ce qui nous est indispensable pour vivre. Pour lui, la poésie est vitale.
Nous avons beaucoup aimé cette rencontre. C'était enrichissant de pouvoir rencontrer un poète et de lui faire part de toutes nos interrogations. De plus, Michaël Glück est très sympathique et spontané, il nous a fait part de sa vision de la poésie. D'habitude, les auteurs qu'on lit sont décédés, mais en rencontrer un encore en vie aujourd'hui, qui parle avec franchise de sa poésie, était intéressant. De plus, nous avons aimé sa simplicité et son humilité par rapport à son œuvre qu'il juge avec beaucoup de sincérité.