La liste de Schindler - John Williams
La liste de Schindler est avant tout un roman historique de l'Australien Thomas Keneally, publié en 1982.
Celui-ci relate l'histoire vraie d'Oskar Schindler, un industriel allemand membre du parti nazi, qui a sauvé, lors de la Seconde Guerre Mondiale, près de 1100 Juifs, destinés à être déportés, en les faisant travailler dans sa fabrique d'émail.
La Liste désigne la liste des noms des Juifs dont il a demandé et obtenu le transfert alors qu'ils devaient partir pour le camp d'Auschwitz.
Cette histoire a été adaptée au cinéma par Steven Spielberg en 1993 et a reçu près de sept Oscars et un Golden Globe Awards.
La musique du film a été composée en grande partie par John Williams (compositeur, chef d'orchestre et pianiste américain). Il reçoit l'Oscar de la meilleure musique de film pour La liste de Schindler.
Plusieurs facteurs m'ont poussée à choisir cette musique :
Tout d'abord, son origine : elle a été composée pour accompagner un film mettant en scène des protagonistes qui évoluent lors de la Seconde Guerre Mondiale. Les mots "Juif", "Allemands" ou encore "camps de concentration" n'apparaissent jamais dans le roman de Philippe Claudel. Cette époque est seulement sous-entendue. Cependant, certains souvenirs du personnage principal, Brodeck, peuvent être rapprochés de faits historiques. Ainsi, il apparaît comme le "Chien Brodeck" aux ordres et à la merci de son garde, qu'il appelle son "maître", ce qui peut rappeler les sévices inhumains exercés dans les camps de concentration. Autre exemple, sa description de son voyage dans un wagon, qu'il compare à " un grand étau de métal qui avançait à une allure de limace," où les "gorges [des passagers] devenaient sèches comme des pailles de la fin d'Août" et où "la grande masse humaine gémissait et pleurait" peut faire penser aux longs voyages aux conditions déplorables que subissaient les populations envoyées aux "camps de la mort". Bien d'autres exemples comme la dénonciation de Brodeck par les habitants de son village aux militaires voulant "faire le ménage", la "Büxte" où sont entassés les survivants du voyage en train ou encore certains mots d'un dialecte ressemblant à l'Allemand tels que l'Anderer ou Die Keinauge peuvent amener les lecteurs à faire le lien avec la Seconde Guerre Mondiale.
Ensuite, j'ai préféré un morceau de musique dépourvu de paroles. La première raison pour laquelle j'ai choisi une musique sans paroles, c'est le fait que Le Rapport de Brodeck est un rapport écrit et non oral : Brodeck écrit ce qu'on lui a dit d'écrire mais ne parle jamais à haute voix des événements passés. L'univers mystérieux, secret et silencieux dans lequel Brodeck tape son rapport renforce ce choix : les instruments remplacent la présence humaine. La seconde raison est plus personnelle : un morceau de musique classique me semble émettre plus d'émotions. Le thème choisi est mélancolique et s'étale sur un long moment : il invite le mélomane à la réflexion et à l'évasion. On peut aussi repenser à certains souvenirs, heureux ou malheureux de la vie passée, comme le fait Brodeck en écoutant cette musique.
Enfin, la Liste de Schindler me paraît correspondre à l'ambiance générale du roman : elle est nostalgique et mélancolique, comme la vie de Brodeck. Celui-ci revient sans cesse sur le passé, en évoquant sa rencontre avec sa femme, Emelia, les bons moments passés, mais aussi des événements nettement moins heureux comme son enfer dans les camps de concentration, ses douleurs à la fois physiques et morales ...
La musique doit donc être écoutée à tête reposée et laisser libre cours à nos interprétations ...
Lysianne. 1ES2