Rencontre avec Rémi Checchetto

Publié le 24 Mars 2016

          Dans le cadre du Printemps des poètes 2016, les élèves de 1L et de 1S2 ont rencontré Rémi Checchetto, le jeudi 24 mars 2016. Cette rencontre a permis un dialogue entre les élèves et le poète, ainsi les élèves ont pu lui poser des questions à propos du métier d'écrivain, de son recueil Nous, le ciel et de son expérience personnelle.

 

Rémi Checchetto dialoguant avec les élèves dans le CDI du lycée.

Rémi Checchetto dialoguant avec les élèves dans le CDI du lycée.

La naissance de l'écrivain

            Rémi Checchetto est né en 1962 en Meurthe et Moselle dans une famille d'ouvriers. Il se sent plus écrivain que poète, il est d'ailleurs avant tout auteur de roman et de théâtre. Sa passion de l'écriture lui vient de la lecture, et notamment de Marcel Pagnol. La machine à écrire de sa sœur qu'il empruntait quand il était enfant a également contribué à son envie d'écrire. Chez lui les livres étaient rares, protégés et précieux. Son premier projet professionnel était de devenir médecin. Il a donc fait un baccalauréat scientifique mais sa professeure de Lettres l'a poussé à écrire. Avant de devenir écrivain, il a été photographe reporter, vendeur d'encyclopédies à domicile, et il a mené des ateliers artistiques dont le but était de prouver que certains métiers existent, mais que d'autres peuvent être inventés.

              D'après Checchetto « on est les artisans de nos vies » !

Nous, le ciel

             Nous, le ciel est un livre de poésies qui a une histoire. En effet, les nombreux voyages de Checchetto sont accompagnés d'un projet d'écriture. Il a mis trois ans pour écrire ce recueil inspiré de photographies du ciel qu'il avait prises durant ses trajets. C'est dans un petit hôtel Formule1 à Périgueux qu'il a trouvé le titre et comment lier les poèmes entre eux. C'est là que lui est venue l'idée de ressemblance et de divergence entre nous et le ciel d'où le titre du recueil. Il ne pensait pas que son livre de poésies Nous, le ciel serait lu en classe, mais il en est très fier.

Couverture du recueil Nous, le ciel

Couverture du recueil Nous, le ciel

          Dans ce recueil il n'y a aucun point de ponctuation, pour laisser le lecteur lire comme il veut. Les points freineraient la lecture. De plus, il n'y a pas d'allusions volontaires à la religion, cependant Checchetto trouve intéressant le fait que certains lecteurs aient vu des messages cachés dans ses poèmes.

Son expérience d'écrivain

          Checchetto n'a pas de préférence pour un genre d'écriture. Il les compare à des moyens de transport et en change en fonction du sujet. Pour lui la poésie est réservée à des thèmes plus intimes tandis que le théâtre et le roman conviennent mieux à des thèmes moins personnels comme l'actualité et les récents attentats qui le mettent en rage et le bouleversent.

            Il travaille toute la journée en faisant plusieurs jets, mais le matin reste un moment sacré pour écrire. Parfois, il est très actif et peut écrire pendant plusieurs minutes sans s'arrêter. Il se laisse aller. Il ne sait pas d'où vient l'inspiration. Elle vient de tout et de rien. Il ne sait pas toujours comment il a réussi à écrire certains poèmes et c'est ça qu'il préfère dans l'écriture. Les mots sont sa matière première et il les écoute pour écrire. Il trouve belle la poésie « stricte ». Il écrit des alexandrins dans sa voiture. Mais il préfère les vers de 6, 7, 8 pieds car c'est plus « rock et dynamique » et la mise en chanson est facilitée. Sa poésie est donc rythmique et facilement mise en musique. Il travaille avec d'autres artistes notamment des musiciens, d'ailleurs Nous, le ciel a été transposé en opéra.

            La page blanche est fréquente et désagréable, Checchetto dit qu'elle est « triste comme l'éternité, inutile comme l'éternité ». Sa crainte est de manquer d'idée un jour et de ne plus savoir écrire. Il est souvent tenté de travailler la forme mais accorde plus d'importance au fond, il s'amuse avec la typographie.

            Il s'auto-censure. Il ne peut pas tout dire et préserve la vie de famille. Comme il dit « Quand on est sincère, on censure ». Il pense que les écrivains ne peuvent pas tout dire même derrière un personnage de fiction. La poésie moderne est populaire et peut parler de tout. De plus, il y a autant de variétés que de poètes. Le point faible est la compréhension difficile pour les lecteurs. Ce qui touche le plus, c'est ce qui nous concerne, comme il dit : « Il y a parfois des poésies qui sont des selfies de nous même ».

             Il préfère l'expression « livre de poésie » au mot "recueil" car ça montre un cheminement, une envie d'épuiser un sujet, une idée fixe. Il ne se considère pas comme un bon poète par rapport aux poètes qu'il connaît. C'est un poète différent des autres. Il a été inspiré par Tarkos et Jaccottet. Certaines de leurs phrases sont pour Checchetto des clés pour comprendre la vie, elles le stimulent, l'inspirent et le relancent. Il trouve que les grands poètes sont obstinés et à l'aise avec les mots, mais jamais satisfaits de leur travail.

Rémi Checchetto au CDI du lycée de l'Elorn

Rémi Checchetto au CDI du lycée de l'Elorn

Clarisse et Héodez 1S2

Rédigé par Clarisse et Héodez 1S2

Publié dans #Printemps des poètes 2016 en 1ère

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