Le 27 mars, Anne Jullien a rencontré les 1E et les 1S-SI pour parler avec eux de son recueil de poèmes, Dans la tête du Cachalot.
Portrait d'Anne Jullien par Ilan et Ronan (1E):
Anne Jullien, documentaliste de métier, écrit depuis l'âge de 16 ans. D'après ses dires, elle n'a pas progressé depuis. Simple, accessible à qui veut la lire, sa poésie est pour elle une véritable «guerre», avec ses hauts et ses bas. Il faut donc se «battre» pour être édité et apprécié du lecteur. Sa plus grande victoire a été lors de la publication de son premier recueil Dans la tête du cachalot, en 2011, alors qu'elle était âgée de 50 ans.
Le « je » dominant ses poèmes est en fait un «je philosophique», le «je de tout le monde». En effet, elle nous a rappelé que sa couverture exprime que l'on «n'est personne et tout le monde à la fois ». Le «nous» au contraire est presque banni de son vocabulaire, car elle refuse de «parler pour les autres», son avis n'engage qu'elle. La mer est omniprésente dans ses poèmes, pourtant, elle en est terrifiée, comme si elle décidait de dompter cette peur en écrivant dessus.
Sa franchise transparaît à l'intérieur de ses textes, car la poésie «cul-de-poule» la révulse : «cela ne reflète pas la réalité». Selon elle, la poésie est une interrogation du monde, écrite pour être lue, à la manière d'un «boulanger faisant du pain pour le vendre». C'est parce que sa poésie vit avant, pendant, et après un poème, qu'on retrouve peu de ponctuation au fil de ses vers. Son écriture est cathartique, grâce aux liens avec les lecteurs, et confirme ses pensées. Elle raconte qu'à défaut de s'inspirer des poètes connus, elle s'en nourrit inconsciemment. D'ailleurs elle ne définit pas comme appartenant à un mouvement littéraire particulier, mais plutôt à une mouvance. Pour elle, écrire des poèmes est vital, et c'est son seul véritable moyen d'expression, comme sa langue maternelle. Pour finir, lorsqu'on lui demande où elle trouve son inspiration, elle répond qu'elle «est partout, car tout est matière poétique».
Rencontre avec Anne JULLIEN
par Enora et Axelle
Le 27 Mars 2013, nous avons rencontré Anne JULLIEN, poète brestoise. Elle écrit des poèmes depuis l'âge de 16-17 ans. La poésie est pour elle son mode d’expression, mais elle a rédigé quelques nouvelles, des récits et ce qu'elle appelle des « trucs ». Quand on lui demande « Pourquoi écrivez-vous des poèmes ? », elle nous répond « Je ne sais pas […] c'est ma langue, c’est vital.» La poésie la libère et confirme ce qu’elle pense et ressent. Pourtant elle n'en vit pas ; elle est documentaliste dans un collège. Le temps qu'elle met pour écrire un poème est très variable : cela peut varier de quelques minutes à plus d'un an ! En ce moment, elle écrit moins, car elle participe à beaucoup de rencontres avec des lycéens.
Elle affirme ne pas appartenir à un mouvement littéraire, seul le futur et les historiens en jugeront pour elle. De nos jours, il existe beaucoup plus de poètes qu'auparavant et elle pense que les poètes d'aujourd'hui seront moins connus ; avec humour, elle nous a donné « rendez-vous dans 100 ans ». En ce moment, elle cherche une nouvelle maison d'édition car elle a encore de nombreuses œuvres à faire découvrir ! C'est pour cela qu'elle a créé un blog. Elle trouve « extraordinaires » les personnes qui lisent ses poèmes car, pour elle, c’est une vraie reconnaissance ! Ses poésies ont déjà été traduites, mais le sens peut parfois être différent dans une autre langue que le français.
Son premier recueil, intitulé Dans la tête du cachalot,a été publié en 2010. C'est Anne JULLIEN qui a proposé l'image de la première de couverture. Nous y voyons la mer et une chaise vide, parce que « nous sommes tout le monde et personne ». De plus il y a un rapport avec le poème La chaise.
Anne JULLIEN a eu le sens de la construction des poèmes dès ses débuts, « la technique, [elle l'a] ingurgitée. ». Elle ne réfléchit pas pour écrire des figures de style ou des accumulations, c'est instinctif. Elle utilise le pronom personnel « je », ainsi tout le monde peut s'identifier Mais elle ne veut pas utiliser le pronom personnel «on», car elle ne veut pas parler au nom de tous. Elle utilise peu de ponctuation, hormis la virgule qui permet de souffler lors de la lecture. Le point n’existe pas pour elle, car sa poésie est sans fin.
Elle aime lire les poèmes d'autres poètes, mais elle ne s’inspire pas d’eux. Cependant, elle n’aime pas la poésie « cul de poule », car pour elle la poésie c’est « toujours la guerre ». Elle ne connaît pas très bien la vie de Tristan Corbière car elle « n’arrive pas à lire sa poésie ». Cependant, nous avons trouvé un lien entre le poème Pot à Pot et le poème Le crapaud de Tristan Corbière : tous deux évoquent le rossignol.
Pour finir, ses poèmes n’ont jamais été choisis pour un examen ou pour être mis en chanson.
Axelle et Enora - 1E