Couverture de Morgane

Publié le 6 Juin 2010

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Explication de la première de couverture

 

        Dans un premier temps, nous pouvons distinguer un homme dans une pièce sombre. Cette obscurité traduit la triste vie de Brodeck et fait ressortir le côté étroit et l'atmosphère étouffante de ce cagibi. Aucune fenêtre n'est représentée, la porte étant l'unique lien entre ce lieu et l'extérieur. L'esprit de Brodeck peut alors difficilement s'aérer, s'ouvrir et penser à autre chose. De plus, l'homme représenté sur cette première de couverture peut être qualifié de très particulier. En effet, ce personnage a un corps de chien qui fait référence a ce qu'il était dans les camps de concentration lorsqu'il agissait comme un vulgaire « toutou ». Sa tête chauve fait allusion aux prisonniers des camps qui étaient rasés. Cette tête traduit une perte d'identité durant cette dure période. Sur son crâne on distingue une corde qui rappelle le souhait de Brodeck traduisant son mal être : « J'aurai aimé ne jamais en parler, ligoter ma mémoire, la tenir bien serrée dans ses liens … ».

 

        Dans un deuxième temps, dans cette pièce on peut distinguer divers éléments : la machine à écrire de Brodeck est un objet important du roman. Il paraît alors naturel de la faire apparaître sur cette première de couverture, autrement dit dans son esprit. Prés de cette machine on distingue une feuille sur laquelle figure le début du roman. Cette partie de l'œuvre est particulière. En effet, elle présente l'histoire, mais pourrait tout aussi bien se trouver à la fin du livre comme conclusion. Ce passage essentiel du roman retranscrit l'état d'esprit global dans lequel est Brodeck. Prés de cette même table, on peut voir une corbeille pleine. Cet élément évoque tout ce que Brodeck aurait aimé oublier. Malheureusement toutes ces choses, comme par exemple les mauvais souvenirs de la guerre, n'arrivent pas à sortir de son esprit.

 

        D'autre part, sur les murs on distingue des étagères. Sur l'une d'entre elles sont posés des livres de plus en plus petits. Cette allusion aux études de Brodeck illustre la gradation de l'incipit : « J'ai répondu que c'étaient de toutes petites études, des études même pas terminées d'ailleurs, et qui ne m'ont pas laissé un grand souvenir ».

 

        Le dernier élément est une photographie (représentée par un tableau sur cette première de couverture). Cette image est extraite de l'ouvrage Dans la rue, livre regroupant des photos de Philipe Crochard, associées aux textes de Nadia Yagchi. Sur cette photo on distingue trois jeunes. L'un deux a dit une phrase marquante, présente dans l'ouvrage, sous l'image : « Je me sens comme un wagon dont on ne veut plus et que l'on a mis sur une voie de garage ». Cette phrase retranscrit l'état d'esprit de Brodeck ainsi que sa vie puisqu'on l'a envoyé faire des études pour l'intérêt de son village. Par la suite, on l'a laissé de côté, puis on l'a repris car on avait besoin de lui pour écrire le rapport.

 

       En définitive, ce dessin révoque les principaux éléments pouvant faire partie de l'esprit de Brodeck et pourrait servir de première de couverture au roman de Philipe Claudel.

Rédigé par Lettres

Publié dans #Brodeck couverture

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