"Le vent souffle sur le livre..."

Publié le 17 Mai 2013

Quel Trésor !

Gaspard-Marie Janvier

 

 

Tous les livres racontent une histoire, mais chacun raconte la sienne. Elle peut être réelle ou imaginaire, mais les auteurs essaient de nous plonger dans leur aventure, dans leur univers.

« Laisse les morts enterrer les morts » ainsi débute le roman de Gaspard-Marie Janvier, paru au éditions Fayard. Au départ, le lecteur n'y voit qu'une simple phrase mais c'est aussi un passeport vers une aventure prometteuse qui vous emmène dans un monde à part.

 

Il était une fois,

Un jeune homme prénommé Blair qui, dès les premières pages, nous fait découvrir son rêve: trouver le secret de l'île au trésor. Dans cet univers ou l'argent surpasse tout espoir, Blair croit en la possibilité de sauver sa famille de la faillite. Ce personnage, habitué aux mauvaises nouvelles en cascades, est bien déterminé à prouver que la carte, qui est en sa possession, est bien celle dessinée par R.L Stevenson.

Le parallèle entre son rêve et son devoir est très étendu. Si être l'héritier d'un éditeur Écossais l'oblige à « flatter un petit paon comme s'il était le roi de la basse-cour de peur de le voir filer chez le fermier voisin », David Blair est davantage tourmenté par la succession de son père. Mais cette carte, qui aurait servit de modèle au roman « L'île au trésor », est elle une arnaque ? Ou un incroyable signe du destin ? Les experts ne sont guère optimistes pourtant la carte serait authentique à « 75% ». Mais David Blair n'est « pas assez rationaliste pour croire au hasard ». Il décide de se rendre sur L'île de Farà dans l'archipel des Hébrides en Écosse. Une île aride, ou résident des habitants peu communs qui se retrouvent chaque soir dans le « Lord of the Isles », pub et hôtel local. Une île semblable à « un paquebot échoué que ses matelots continuent d'entretenir, contre vents et marrées, attendant qu'une eau vive relâche enfin l'épave. »

 

 

    Jusque là, l'auteur nous promet une belle aventure, entourée de personnages attachants et mystérieux comme Warluis, l'aviateur Français qui « charmé par l'île et ses habitants, avait décidé d'y demeurer ». On s'attend à vivre un voyage incroyable mais quelle erreur !   

L'idée de départ est pourtant originale et épique mais, l'histoire manque de rythme. Les phrases sont, certes, courtes mais trop compliquées. Le lecteur se perd dans les anecdotes et cherche à tout prix les liens conducteurs de l'aventure dans laquelle Blair souhaite l'emmener. Malgré, des paysages enchanteurs et des scènes qui valent le détour (comme les vols en avion avec Warluis), la quête du trésor ne décolle pas du sol.

Le lecteur pense que le vent va tourner mais il reste à l'ouest. De plus, la forte présence de liens farfelues n'aident en rien la progression de l'intrigue, pourtant bien pensé. Ce roman, aux allures de récits de voyages, est principalement destiné aux garçons. Pour commencer, le livre est dédié « à tous les fils à leur père », et puis il y a les grandes descriptions ou se trouvent des « carcasses de véhicules » et autres thermes techniques.

 

Suivre les traces de Stevenson semble un travail plus dur que prévu pour l'auteur qui arrive tout de même à introduire des citations réussies comme celle qui dit que « le sombre océan, ou l'esquif s'aventure, t'épouvante et te plait ». L'acheteur hésitant lira certainement la quatrième de couverture et sera tenté de participer à cette aventure. Patience et détermination seront ses armes pour venir à bout de ce livre et de son mystère.

On admire tout de même la prise de risque prise par l'auteur. Gaspard-Marie Janvier doit en avoir que faire des mauvaises critiques: « Je les broie comme la poussière qu'emporte le vent, le les dissipe comme le fer qui ronge la rouille ».

FIN ...

 

Aziliz, 1ère A Littéraire

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Rédigé par Lettres

Publié dans #Critiques littéraires - Goncourt 2012

Repost0
Commenter cet article